Des Sino-Canadiens se sont sentis abandonnés face au racisme pendant la pandémie
Radio-Canada
Une étude de la faculté d'études sociales Factor-Inwentash de l'Université de Toronto, en partenariat avec le chapitre torontois du Conseil national des Canadiens chinois, s’est penchée en profondeur sur le ressenti des Canadiens d’origine chinoise face à la montée du racisme anti-asiatique durant la pandémie. Entre sentiment d’abandon et difficulté d’accepter l’idée d’un racisme ordinaire, les participants et chercheurs appellent à la normalisation des discussions à ce sujet.
La pandémie de COVID-19 a été le théâtre de bien des débats houleux, mais aussi d’une montée du racisme anti-asiatique. Avec un virus souvent associé à la Chine, les Canadiens d’origine chinoise ont été bien souvent la cible de remarques désobligeantes, d’insultes voire d'attaques physiques.
Les chercheurs de l’Université de Toronto ont confronté l’expérience de cinq personnes ayant vécus du racisme anti-asiatique avec un groupe de parole de 26 personnes d’origine chinoise de différents groupes d’âge, certaines ne parlant que mandarin ou cantonais.
Le protocole de recherche avait pour objectif de délier les langues sur le sujet.
Un des principaux résultats de l’enquête est le concept de Wu Nai (⽆ 奈).
Cette expression souvent utilisée dans la communauté chinoise désigne un sentiment de désespoir et d’abandon.
Les personnes ne savent pas quoi faire. Elles se sentent dépourvues. Elles ne savent pas si quelque chose peut être fait, explique Izumi Sakamoto, professeur associé à la faculté Factor-Inwentash d'études sociales de l’Université de Toronto.
Elle rapporte quelques questionnements soulevés par les participants.
Ce n’est pas quelque chose que je peux rapporter à la police. Je ne sens pas que je peux parler à ma famille et mes amis, donne-t-elle en exemple.