Des manteaux québécois sont fabriqués avec du duvet d’eider récolté au Bas-Saint-Laurent
Radio-Canada
Il est maintenant possible de se vêtir d’un manteau isolé en duvet d'eider recueilli dans les îles de l’estuaire du fleuve Saint-Laurent. L'entreprise Olmsted Outerwear a travaillé en collaboration avec la Société de protection et d’aménagement de l’île aux Pommes – qui se trouve au large de Saint-Éloi, dans la MRC des Basques – pour créer des vêtements d'hiver fabriqués à Montréal.
Le duvet d'eider est recueilli dans le nid des femelles avant l'éclosion des œufs, tous les ans, en mai, par des biologistes.
Une cohorte d'une dizaine de biologistes débarque sur une pointe de l'île et fait une battue. Ils se rendent jusqu'à l'autre bout de l'île et ils ne passent pas deux fois. Et là, ce qu'ils font, c'est qu'ils vont cueillir juste la couronne du nid. Ils vont laisser du duvet d'eider dans le nid, de sorte que quand la femelle va revenir dans son nid, elle va s'arracher à nouveau du duvet pour remplir son nid, explique le président de la Société de protection et d’aménagement de l’île aux Pommes, Gaston Déry.
M. Déry ajoute que les scientifiques tentent de déranger l'espèce le moins possible lors de leur passage et en profitent pour récolter des données afin de mieux comprendre son comportement.
L'eider est un canard maritime nordique et migrateur qui niche notamment sur des îles de l'estuaire du Bas-Saint-Laurent comme l'île aux Pommes, l'île Bicquette ou l'île aux Lièvres.
La Société Duvetnor s'occupe de la cueillette du duvet depuis des années sur plusieurs îles du fleuve.
Selon Gaston Déry, le Québec occupe 30 % du marché mondial en matière de production de duvet d'eider.
Aucune plume rigide ne se retrouve dans le duvet cueilli, ce qui assure une grande qualité du produit, puisque les femelles n'arrache que leur duvet pour remplir leur nid.
Gaston Déry voit dans cette collaboration avec Olmsted Outerwear une excellente illustration de ce qu'est une économie circulaire.