Demandes d’indemnités des vétérans: la disparité anglo-franco persiste toujours
TVA Nouvelles
Les disparités dans le traitement des demandes d’indemnités pour les vétérans francophones et anglophones de l’armée canadienne perdurent malgré les promesses d’en finir au ministère des Anciens combattants, confirme un rapport parlementaire déposé en juin.
La vétérane Brigitte Laverdure a dû se battre en cour pendant cinq ans dans les années 2000 pour avoir droit à une indemnité après une blessure au genou. Aujourd’hui mère-aidante, elle a aidé plusieurs centaines de vétérans dans leur processus de demande d’indemnité auprès du ministère à travers les années.
Une tendance s’est dégagée après un certain temps : les demandes qu’elle déposait prenaient plusieurs mois, voire des années avant de trouver une réponse.
«Il y a des vétérans qui se sont fait dire par des employés du ministère de faire leur demande en anglais parce que les demandes en anglais passent avant celles en français, carrément», déclare-t-elle. «On se sent tous lésés dans ça.»
L’iniquité est reconnue au ministère depuis au moins 2018. Les demandeurs francophones attendaient une décision en moyenne 45 semaines pour, comparativement aux 24 semaines de leurs confrères anglophones, soit presque la moitié, établissait un rapport.
Mme Laverdure songe aujourd’hui à déposer ses demandes en anglais, car elle est persuadée d’être servie plus rapidement.
«Compte tenu du temps à répondre du ministère, beaucoup de gens abandonnent, et quand ils abandonnent, ils se ramassent dépressifs parce que le stress et l’anxiété embarquent», dit-elle, ayant traversé des moments difficiles elle aussi.
Les membres du Comité permanent des anciens combattants ont récemment émis une série de recommandations pour régler le problème, notamment le traitement prioritaire des demandes déposées en français, «tout comme il l’a fait avec succès pour les demandes déposées par des femmes».
Ottawa avait déjà mis la faute sur le manque de personnel bilingue dans ses bureaux et s’était engagé à embaucher plus d’employés bilingues en mars 2021.
À Saint-Damase, en Montérégie, un robot passe des journées entières à trier des pilons de poulet pour les placer dans des barquettes de styromousse, et il n’est pas seul: il y a maintenant une cinquantaine de robots qui découpent les carcasses de porc et de volaille dans les différentes usines d’Olymel.