De Sikniktuk à Kent, l’histoire du comté dans la lunette du sociologue Mathieu Wade
Radio-Canada
Le nouvel ouvrage De Sikniktuk à Kent raconte l’histoire du comté rural dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. L’auteur, le sociologue Mathieu Wade, explore l’évolution de ce comté, façonné par les vagues d’immigration et le développement des industries forestières, agricoles et navales.
Sikniktuk est le nom autochtone que portait le comté de Kent avant la colonisation.
Environ 230 localités ont été établies le long des rivières et des voies ferrées de ce territoire entre la fin du XVIIIe et le début du XXe siècle. À ce jour, il existe à peu près une localité par tranche de 100 habitants.
« Les Mi'kmaq, les Acadiens, les anglophones. C’était rural, c’était très faiblement municipalisé, alors on s’est posé la question : qu’est-ce qui s’est passé avec ce comté-là ? »
On a vu qu’il y avait en fait un ensemble de frontières, des fois réel, des fois symboliques, des fois imaginaires, et qui perdurait. Mais pour quiconque traverse le comté en voiture, ce n’est pas évident qu’on passe d’une localité à une autre, dit le sociologue Mathieu Wade. Ces communautés-là ne sont plus autant visibles.
Le comté a longtemps eu le plus haut taux de population à l’extérieur des territoires incorporés de la province et était l’un des plus pauvres à l’échelle du pays. C’est une espèce de territoire qui était un microcosme du Nouveau-Brunswick, avance Mathieu Wade.
À l’origine, la Commission de services régionaux du comté Kent avait commandé un ouvrage sur les toponymes des communautés de ce comté, mais le projet a vite évolué pour se pencher sur son histoire.
On savait à peu près d’où venaient tous les noms, mais le comté de Kent posait une série d’énigmes, parce que c’était — avant la récente réforme de la gouvernance locale — le comté de la province le plus rural, explique Mathieu Wade.
Mathieu Wade soutient que le comté de Kent est caractéristique de la structure de peuplement de la province.