Décès dans les prisons : des défenseurs réclament un organisme de surveillance indépendant
Radio-Canada
Alors que le nombre de décès augmente dans les prisons en Ontario, des dizaines de groupes de défense ont envoyé une lettre ouverte au solliciteur général de la province pour réclamer un organisme de surveillance indépendant pour les établissements correctionnels.
Un rapport de Tracking (In)Justice, un projet d'application de la loi et de transparence de la justice pénale, souligne que 41 personnes sont mortes dans des établissements correctionnels de l'Ontario en 2021, soit près du double par rapport à 2020.
Le projet affirme que les décès ont largement augmenté depuis 2015. Il souligne notamment que plus de 280 personnes sont décédées en détention en Ontario, entre 2010 et 2021.
Quand quelqu'un perd la vie, qu'est-ce que tu dis aux frères et sœurs et aux parents ? Eh bien, les voilà dans un sac mortuaire. Et c'est ton problème maintenant ? s'indigne Yusuf Faqiri, dont le frère Soleiman a été aspergé de gaz poivré, enchaîné et retenu par des gardiens dans une prison ontarienne avant de mourir.
Les services correctionnels ne peuvent pas se transformer, nous avons besoin d'une surveillance civile, de partenaires externes pour transformer le système, a-t-il poursuivi dans une entrevue à CBC.
L'organisation de Yusuf Faqiri, Justice For Soli, fait partie des signataires de la lettre ouverte envoyée cette semaine au solliciteur général, Michael Kerzner.
Le ministère du Solliciteur général doit s'attaquer aux décès évitables dans les prisons provinciales en prenant des mesures immédiates pour améliorer la surveillance, la transparence et la responsabilisation, lit-on dans la lettre.
Les signataires, plus de 40 organisations, ainsi que d'autres personnes, affirment que le ministère devrait créer un organisme de surveillance indépendant dédié pour aider à assurer la notification en temps opportun des décès en détention et aider à prendre des mesures urgentes pour accroître la sécurité des personnes détenues dans les établissements ontariens.
L'Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry est aussi un des signataires de la lettre. Sa directrice générale, Emilie Coyle s'insurge devant le nombre de détenus qui meurt en milieu carcéral.