Crise du logement : un registre des prix des loyers comme piste de solution?
Radio-Canada
Plus d’une centaine de ménages sont toujours en quête d'un logis dans la MRC de Drummond, le pire bilan de la province. Est-ce qu'un registre du prix des loyers pourrait représenter une piste de solution à cette crise? Les résidents de certaines villes, dont Trois-Rivières, évaluent cette possibilité.
Jocelyn Bernard est témoin de la crise du logement. Il souhaite déménager de Magog à Drummondville pour se rapprocher des siens, mais peine à trouver un nouveau toit.
J’en suis au moins à ma dixième tentative, dont une hier qui s’est avérée infructueuse, constate-t-il.
Selon M. Bernard, le prix demandé par certains propriétaires demeure son principal obstacle. Il y a des logements qui sont libres à Drummondville, mais ce sont souvent des logements qui sont inabordables, remarque-t-il.
Confrontés à un enjeu similaire, des Trifluviens comptaient demander à leurs élus mardi soir d'instaurer le premier registre des loyers du Québec. Ce registre rendrait le prix des logements publics et permettrait ainsi, selon des locataires, de contrer les augmentations déraisonnables.
Gaétan Prévost, qui est propriétaire immobilier depuis 47 ans à Drummondville, qualifie l’idée d’implanter un registre de futile. Il rappelle que le prix payé par un précédent locataire peut déjà être indiqué dans un bail.
S'ils appliquaient déjà la réglementation actuelle, je pense que ça irait sans dépenser encore une fortune pour des registres qui vont rester sur la tablette. On fait comme si l’argent poussait dans les arbres, soutient-il.
La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) estime également que la création d’un registre représente une mauvaise idée.
Ça rendrait publics des loyers et les loyers les moins chers seraient sollicités par les locataires. Ça entraînerait toutes sortes de comportements tels que les cessions de baux et ce genre de choses. Donc on vient viser les propriétaires qui ont subventionné le loyer pendant des années, qui arrivent à des loyers très bas, et on va leur tomber dessus en voulant geler ces loyers-là très bas, ça n'a pas de bon sens, avance le directeur général de la CORPIQ Benoît Ste-Marie.