Chemin Roxham : quel avenir pour les demandeurs d’asile transportés en Ontario?
Radio-Canada
Plus de 4800 migrants sont arrivés au Canada en provenance du chemin Roxham depuis le mois de janvier, selon les dernières statistiques du gouvernement fédéral. En arrivant au Québec depuis les États-Unis, des milliers d’entre eux sont déplacés en Ontario depuis que la province voisine a sonné l'alarme en disant qu'elle ne pouvait plus accueillir de demandeurs d'asile. Le sort de ces migrants à la recherche d’une vie meilleure est incertain.
Mohammed est l’un d’entre eux. Cet homme originaire du Tchad, en Afrique centrale, a été conduit à Niagara Falls alors qu’il espérait rester au Québec, parce qu’il ne parle pas anglais.
« Je ne parle pas du tout anglais et ici à Niagara, il m'est très difficile de communiquer. »
Mohammed raconte qu’il n'a pas eu le choix d’embarquer dans un bus en direction de l’Ontario pour quitter La Belle Province.
Le demandeur d’asile vit maintenant dans l'une des quelques 2000 chambres d'hôtel réservées à Niagara Falls par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour fournir un logement temporaire aux migrants arrivant du chemin Roxham et qui sont maintenant redirigés hors de du Québec.
Le maire de Niagara Falls, Jim Diodati, dit être surpris par le nombre de chambres d'hôtel que le gouvernement fédéral réserve régulièrement aux demandeurs d'asile. On est passé de 87 chambres à 300 chambres, puis c'est passé à 687 chambres, explique-t-il. Ensuite, il y a eu 1500 chambres, puis ils en ont annoncé 1700 et 2000. Alors on se demande où allons-nous avec ça.
Selon IRCC, la plupart des migrants séjournent dans des chambres d'hôtel financées par le gouvernement fédéral en moyenne 60 jours et reçoivent également des repas pendant qu'ils sont évalués pour les permis de travail.
L’organisme fédéral ajoute que le processus de permis de travail a été accéléré pour permettre aux migrants d'entrer plus tôt sur le marché du travail canadien et de subvenir à leurs besoins en attendant une décision concernant leur demande d'asile.
Cependant, les services sociaux auxquels ont droit les demandeurs d'asile pendant qu'ils tentent de s'installer incombent en grande partie à la ville, pour un coût d'environ 5 millions de dollars, selon le maire de Niagara Falls qui réclame un dédommagement de la part du gouvernement fédéral.