
Agression sexuelle : Michelle Charron obtient gain de cause contre Guy Cloutier
Radio-Canada
Michelle Charron, qui poursuivait l’ex-imprésario Guy Cloutier pour agression sexuelle devant le tribunal des petites créances, faute de moyens financiers pour le poursuivre devant un tribunal supérieur, s’est vu octroyer la somme de 15 000 $ par la cour, soit le maximum qu’elle pouvait obtenir devant ce tribunal.
Dans cette poursuite plutôt inusitée 44 ans après les faits, la demanderesse alléguait que l'ancien imprésario l'avait agressée sexuellement en 1979 dans une chambre d'hôtel, quand elle avait 19 ans. Mme Charron lui réclamait 15 000 $ de compensation pour les préjudices subis, conformément aux règles du tribunal des petites créances.
Aujourd’hui âgée de 65 ans, Michelle Charron affirme qu'elle rêvait d'une carrière dans le monde du spectacle. Lors de l'audience, en février, au palais de justice de Montréal, elle a raconté au juge ne pas s'être rendu compte au moment des faits être une victime d'agression sexuelle.
Ce n'est que des années plus tard, alors qu'elle suivait une thérapie, qu'elle a pris conscience de ce qui lui était arrivé.
Michelle Charron avait bien porté plainte à la police en 2018, dans la foulée du mouvement #MoiAussi, mais la plainte n'avait pas été retenue, faute de preuve. L’affaire n’avait donc pas été prise en charge par le ministère public.
Il ne restait alors que les tribunaux civils à Mme Charron pour espérer obtenir justice.
Lors de l’audience initiale, la plaignante avait expliqué aux journalistes qu’elle s’était tournée vers les petites créances pour obtenir justice, car elle n’avait tout simplement pas les moyens de s’offrir les services d’un avocat. Les plaignants n’ont pas besoin d’être représentés par un avocat aux petites créances.
Guy Cloutier, qui ne s’était pas présenté en personne au tribunal, avait fait remettre une déclaration sous serment à la Cour par une tierce personne en guise de témoignage dans laquelle il affirmait ne pas avoir commis les gestes que lui reprochait Michelle Charron et tentait de souligner des incongruités ou des inexactitudes dans le témoignage de la plaignante.
Dans sa décision, le juge Yves Hamel a tranché en faveur de la plaignante, ordonnant à Guy Cloutier de lui verser la somme de 15 000 $ à titre de dommages moraux ainsi que les intérêts qui y sont liés.
