« Entre identité et perceptions », ou à l’heure de la foresterie sociale
Radio-Canada
Algonquins, militants, universitaires et représentants de l’industrie forestière ont pris la parole à tour de rôle, vendredi, lors du 79e congrès annuel de l’Association forestière de l’Abitibi-Témiscamingue (AFAT).
Garde-manger et écosystème fini pour certains, lieu d’expertise et de compétences à commercialiser pour d’autres. La foresterie et ses aspects sociaux interpellent les conférenciers réunis à Rouyn-Noranda… même s’ils les perçoivent différemment.
« Il faut amener un changement dans les façons de faire par rapport à la foresterie et les impacts de l’industrie sur l’environnement », lance l’Algonquine Mary-Jane Brazeau, l’une des premières panélistes à s’être exprimée.
« Je m’inquiète de l’état de la forêt, de l’état de la terre, poursuit-elle en entrevue. Comme Anishnabés, nous sommes des gardiens moraux. J’aimerais sensibiliser les décideurs et monsieur et madame tout le monde pour les inciter à faire partie du changement. »
Notre comportement collectif envers la nature inquiète la femme de 54 ans. Elle craint que nous mettions l’écosystème de la forêt en péril de même que des pratiques autochtones, les membres des Premières Nations vivant encore de celui-ci.
« Je ne suis pas une grande spécialiste de la forêt et des mines, mais j’observe et je vais beaucoup en forêt. Le monde s’enrichit [avec la coupe forestière], mais, moi, je suis en désaccord avec les façons de faire », précise Mme Brazeau.
Elle estime, en l'occurrence, que les Autochtones, comme les Algonquins, sont loin de bénéficier des retombées économiques générées par l’industrie forestière. Cette situation la préoccupe d’autant plus qu’elle perçoit la forêt comme un garde-manger et un lieu de ressourcement.
Le président de l’Action boréale, Henri Jacob, s’exprimait pour la première fois à un congrès de l’AFAT. Il a accepté afin de « provoquer des discussions et de débattre », comme il l’explique en entretien.
M. Jacob assure que nous consommons « trop de produits naturels et de ressources ». C’est ce qui l’amène à promouvoir une vision globale de l’environnement.