
Vu comme la poubelle des États-Unis, le Québec fait la manchette à l’international
Le Journal de Montréal
Vu comme la poubelle des États-Unis, le Québec fait la manchette jusqu’en Grande-Bretagne parce que nos voisins du Sud exportent chez nous de plus en plus de déchets dangereux, non loin de quartiers résidentiels.
Au terme d’une enquête de deux ans, le quotidien britannique The Guardian pointe deux sites de déchets américains au Québec: la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda et Stablex à Blainville.
L’enquête révèle que pour l'ensemble du Canada «les exportations, incluant du cyanure, les sols contaminés, les batteries et d’autres déchets contenant des métaux lourds, ont augmenté de 25%» entre 2018 et 2022.
La journaliste du Guardian, Erin McCormick, indique au Journal que son équipe a été surprise de découvrir la quantité de déchets industriels dangereux que les États-Unis exportent tant au Canada qu’au Mexique, sans que nos deux pays n’examinent leurs effets sur les communautés environnantes.
Les citoyens d’ici, quant à eux, ne sont pas surpris.
«Ça fait des mois qu’on se bat de façon constante avec très peu de considération», dénonce Marie-Claude Archambault, qui réside à Blainville depuis 16 ans, non loin de Stablex.
«C’est une bombe à retardement qu’on a ici. Nous sommes les prochains après la Fonderie Horne», dit-elle, craignant qu’on retrouve des métaux lourds dans l’organisme d’enfants de sa région, comme à Rouyn-Noranda.
Mais, loin de s’inquiéter, Québec envisage plutôt de forcer la Ville de Blainville à céder à Stablex un terrain enclavé dans une tourbière, afin que l’entreprise puisse recevoir encore plus de contaminants, a dévoilé la mairesse Liza Poulin en décembre.
Présente sur place depuis 1983, la compagnie lorgne un terrain de 70 hectares qui appartient à la Municipalité. Elle pourrait ainsi augmenter sa capacité d’entreposage de déchets et poursuivre ses activités jusqu’en 2065 au lieu de 2040.
