
Voici pourquoi la choucroute, le yogourt et autres aliments fermentés vous protègent contre le cancer
Le Journal de Montréal
Plusieurs études rapportent que les aliments fermentés réduisent l’inflammation chronique, un important facteur de risque de cancer. Ceci est bien mis en évidence par la baisse significative du risque de cancer colorectal chez les consommateurs réguliers de yogourt.
Les humains utilisent depuis des millénaires la fermentation pour améliorer la durée de conservation de plusieurs aliments, qu’il s’agisse de dérivés du lait (yogourt, fromage, kéfir), de légumes (choucroute et kimchi), de légumineuses (miso, tempeh) ou de boissons alcoolisées (vin, bière).
La production d’acides (lactique, acétique, propionique), de peptides ayant des propriétés antibactériennes (bactériocines) ou encore d’éthanol par le métabolisme microbien permet en effet de réduire la contamination par différents microorganismes opportunistes et de maintenir la salubrité des aliments sur de plus longues périodes.
La fermentation entraîne également plusieurs modifications dans la composition des aliments en raison des nombreux composés moléculaires générés par le métabolisme microbien (vitamines, peptides bioactifs, polyphénols, oligosaccharides).
Plusieurs aliments fermentés contiennent également des quantités importantes de microorganismes vivants (probiotiques) et les études suggèrent que l’exposition répétée du système digestif à ces microorganismes et aux molécules d’origine microbienne pourrait jouer un rôle crucial dans l’éducation du système immunitaire et ainsi diminuer le risque de réactions immunitaires inappropriées comme l’inflammation chronique et les maladies auto-immunes.
Cet impact positif sur le système immunitaire est bien illustré par les résultats d’une recherche qui a comparé l’effet anti-inflammatoire des aliments fermentés à celui d’une alimentation riche en fibres (1).
Pendant une période de 10 semaines, l’analyse d’échantillons de sang et de matières fécales prélevés chez les participants de chacun des groupes a révélé que la consommation d’aliments fermentés provoquait une augmentation plus importante de la diversité bactérienne ainsi qu’une plus forte réduction des marqueurs de l’inflammation que celles observées à la suite d’une hausse de l’apport en fibres.
Il semble donc que l’addition de produits fermentés à l’alimentation représente une façon rapide et efficace d’améliorer la composition et la fonction du microbiote et de réduire l’inflammation chronique.
Cet effet anti-inflammatoire pourrait donc expliquer l’effet bien documenté de certains produits fermentés comme le yogourt sur le risque de cancer, en particulier celui du côlon.
