Violences et crise économique au Sri Lanka : le premier ministre démissionne
Radio-Canada
Le premier ministre sri-lankais Mahinda Rajapaksa a démissionné lundi, peu après de violentes attaques perpétrées par ses partisans contre des manifestants antigouvernementaux, ayant fait au moins 139 blessés. Deux personnes, dont un député du parti au pouvoir, sont morts.
Le dirigeant de 76 ans a adressé sa lettre de démission à son frère cadet et président Gotabaya Rajapaksa, ouvrant ainsi la voie à un nouveau gouvernement d'unité, a déclaré son porte-parole Rohan Weliwita.
Des milliers de loyalistes du camp de Gotabaya Rajapaksa et de son frère, armés de bâtons et de matraques, ont attaqué lundi les manifestants qui campent devant le bureau du président depuis le 9 avril.
Un peu plus tôt lundi, à Temple Tree, dans sa résidence toute proche du bureau présidentiel, Mahinda Rajapaksa avait promis de protéger les intérêts de la nation à quelque 3000 de ses partisans, acheminés en bus depuis des zones rurales. En sortant, ils s'étaient attaqués aux tentes de manifestants appelant au départ du premier ministre, incendiant leurs banderoles et pancartes.
Un couvre-feu immédiat et d'une durée indéterminée a été décrété par les autorités avant d'être étendu au reste de l'île.
La police a tiré des gaz lacrymogènes et a fait usage de canons à eau après que les partisans du gouvernement eurent franchi les rangs des policiers pour détruire les campements de milliers de manifestants antigouvernementaux qui exigent le départ de Gotabaya Rajapaksa.
Nous condamnons les violences perpétrées aujourd'hui contre des manifestants pacifiques et demandons au gouvernement de mener une enquête approfondie, y compris l'arrestation et la poursuite en justice de toute personne ayant incité à la violence, a déclaré sur Twitter, Julie Chung, l'ambassadrice des États-Unis appelant au calme et à la retenue sur l'île.
Ces affrontements ont fait au moins 138 blessés qui ont été hospitalisées, a indiqué un porte-parole de l'hôpital.
« Nous condamnons fermement les actes violents perpétrés par ceux qui incitent et participent, indépendamment de leurs allégeances politiques. La violence ne résoudra pas les problèmes actuels. »