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Vente d’alcool dans les dépanneurs : des addictologues s’opposent à la proposition Ford
Radio-Canada
Le premier ministre Doug Ford a annoncé lundi son intention de respecter sa promesse de campagne de 2019 en permettant la vente de bières et de vins dans les dépanneurs de la province, mais cette initiative ne fait pas l'unanimité.
L'annonce a fait réagir le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) qui se dit très préoccupé et parle d’un pas dans la mauvaise direction.
Les études le prouvent, une augmentation des points de vente provoque notamment une hausse du nombre d'accidents de circulation et de violence conjugale. La surconsommation d’alcool est également liée au cancer, s’alarme le Dr David Gratzer, psychologue au CAMH, qui regroupe un ensemble d’hôpitaux psychiatriques et de centres spécialisés dans le traitement des dépendances en Ontario.
« Je comprends l’argument de la commodité pour les consommateurs, mais on parle d’une substance addictive. »
Et de rappeler que depuis la pandémie de COVID-19, la consommation d’alcool, entre autres substances addictives, a augmenté. Beaucoup de gens souffrent, et certains, lorsqu'ils sont en souffrance, se tournent vers des substances. Ce n’est pas le moment d’augmenter l’accessibilité de l'alcool, alerte le thérapeute.
L’annonce a été faite quelques jours avant la publication d’un barème de l’Évaluation des politiques canadiennes sur l’alcool (ÉPCA), qui note l’efficacité des politiques fédérales, provinciales et celles des territoires du pays.
L’Ontario a reçu un F, pour un score de 40 %, c’est à peine 3 points au-dessus de la moyenne nationale. Toutes les provinces du pays ont par ailleurs récolté de mauvaises notes.
L'Ontario a vu la sienne dégringoler de 15 points, alors qu'elle avait un score de 55 % lors du précédent rapport.
Les évaluateurs expliquent cette baisse par la réduction du prix minimum de l'alcool, l'extension des heures de vente et l'augmentation de la disponibilité de l'alcool par la vente à emporter et la livraison. Ce qui a, selon eux, entraîné une augmentation des hospitalisations et des décès liés à l'alcool.