Une nouvelle cible concernant les délais à la CNESST suscite la méfiance
Radio-Canada
Moins de deux ans après avoir été sévèrement critiquée pour ses délais de traitement anormalement longs, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) est maintenant accusée de jouer avec ses chiffres pour mieux paraître.
Dans sa planification stratégique 2020-2023, la CNESSTCommission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail s’était donné pour objectif de répondre à 100 % des réclamations de travailleurs accidentés ou malades dans un laps de temps de 60 jours en 2020, 50 jours en 2021, 30 jours en 2022, puis 20 jours en 2023.
Toutefois, Radio-Canada a constaté que cet objectif a été modifié, sans tambour ni trompette, en juillet dernier : une nouvelle version de la planification stratégique a été mise en ligne sur le site web de la CNESSTCommission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail.
Désormais, l’organisme n’entend plus répondre à 100 % des réclamations dans un délai précis, mais seulement à une majorité d’entre elles.
De plus, des délais différents ont été établis selon qu’il s’agit d’un dossier d’accident du travail (maximum de 15 jours) ou de maladie professionnelle (maximum de 60 jours).
Notre perception, c'est qu'on tente de modifier les chiffres pour que tout le monde soit un petit peu perdu là-dedans, critique Roch Lafrance, secrétaire général de l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM).
Au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), le président général va jusqu’à qualifier la CNESSTCommission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail d’employeur ratoureux.