Un an après la vente de Brunswick News, les médias locaux plus fragiles que jamais
Radio-Canada
Un an après la vente des journaux de Brunswick News à Postmedia, les trois principaux journaux de langue anglaise du Nouveau-Brunswick ne sont imprimés que quelques jours par semaine, et des emplois ont été abolis.
Selon une spécialiste des médias, tous les changements redoutés au début 2022 lorsque le géant Irving a vendu Brunswick News Inc. (BNI) au conglomérat Postmedia ne se sont pas produits exactement comme on le craignait.
On avait pensé que possiblement il y aurait une fusion des trois quotidiens , souligne Marie-Linda Lord, professeure titulaire en information-communication à l'Université de Moncton, en parlant du Telegraph-Journal, le Times & Transcript et du Daily Gleaner.
Les trois journaux ont gardé leurs noms, et leurs unes réfèrent généralement à leur région d’origine, mais c’est en quelque sorte quand même une fusion lorsqu’on regarde le contenu, dit Mme Lord.
On n’a pas encore fait une fusion totale, mais on partage évidemment les mêmes éditoriaux, beaucoup de reportages qui sont là, les chroniques aussi sont les mêmes. Le journal s’est aminci, aussi. Beaucoup moins de pages qu’avant, note-t-elle.
En fait, ce qui est en train de se passer, c’est que les éditions sont réduites de moitié. Donc, au lieu d'avoir six éditions par semaine, on en a trois. À la fois papier et numérique, a-t-elle mentionné lors d’une entrevue, vendredi.
Les jours où ces publications ne sont pas imprimées, les abonnés reçoivent un courriel avec les nouvelles. Ça montre qu’il y a un manque d’expertise technologique et numérique au sein de l’ancien Brunswick News pour qu’on fonctionne de cette façon-là, croit Marie-Linda Lord.
Elle estime qu’il y aura lieu de s'inquiéter pour l'avenir de l'information locale, tant que l’on n’investira pas dans une information de qualité.
« C'est qu'on doit s'inquiéter, parce que sans nouvelles locales, c'est mettre en danger la démocratie. C'est aussi simple que ça. »