Soins de fin de vie : la commission transpartisane en faveur des demandes anticipées
Radio-Canada
La Commission spéciale sur l’évolution de la Loi concernant les soins de fin de vie a déposé son rapport à l’Assemblée nationale du Québec, mercredi. Elle recommande qu'une personne majeure et apte puisse faire une demande anticipée d'aide médicale à mourir si elle souffre d'une maladie grave et incurable qui la rendra inapte.
Mais la Commission ne recommande pas d'élargir l’accès à l’aide médicale à mourir aux personnes dont le seul problème médical est un trouble mental.
En vertu de cette recommandation, une personne ayant reçu un diagnostic d'Alzheimer pourrait formuler une demande d'aide médicale à mourir anticipée. La maladie d'Alzheimer, et les troubles neurocognitifs qu'elle entraîne, provoque le déclin des capacités de manière progressive et irréversible.
Formée à la fin mars par le gouvernement de François Legault, la Commission devait étudier les enjeux reliés à l'élargissement de la Loi sur les soins de fin de vie. Présidée par la députée de Roberval, Nancy Guillemette, elle regroupe une douzaine de députés, dont Véronique Hivon du Parti québécois et Vincent Marissal, de Québec solidaire, qui seront de ceux commentant le rapport en début d'après-midi lors d'une conférence de presse à Québec.
Il y a lieu de s'attendre à ce que les onze recommandations formulées par ce comité d'élus mènent à des changements législatifs.
L'une des recommandations vise à ce que la demande anticipée d'aide médicale à mourir soit inscrite sur un formulaire destiné à cette fin, qu'il soit rempli et signé devant un médecin et contresigné par deux témoins ou fait sous forme notariée.
Il est aussi recommandé que la personne désigne un tiers de confiance qui fera connaître sa demande anticipée et de réclamer, en son nom, le traitement de la demande au moment opportun.
Pour l'avocat en droit médical Jean-Pierre Ménard, ça met un poids solide sur la personne qui sera ainsi désignée.
Même s’il n’y a pas de chicane, ça va être difficile pour la personne en son âme et conscience de dire "oui maintenant c’est le temps" et la personne peut avoir l’impression qu’elle va se prononcer en faveur du décès, a déclaré Me Ménard sur ICI RDI.