Santé: un système malade de structurite rouge
TVA Nouvelles
Ah non, pas encore des débats de structures!
C'est ce que je me suis dit lorsque j'ai entendu François Legault, mardi, déclarer: «Le gouvernement va procéder à une vaste décentralisation du réseau de la santé vers les régions, vers les sous-régions du Québec.»
Tout cela avait les apparences d'une autre tentative de jouer encore une fois dans les structures de notre système de santé.
- D'une part, ce ne serait pas sans risques: de perte de temps, d'énergie, de ressources, de bureaucratisation, à un moment crucial, de grandes difficultés. Les dernières réformes, de l'ère Barrette, viennent à peine d'être «digérées», racontent nombre d'acteurs du réseau.
- D'autre part, la déclaration de mardi du premier ministre semblait contredire sa propre promesse, faite solennellement... dans l'autre discours d'ouverture, celui du 28 novembre 2018! «La ministre de la Santé et son équipe vont éviter les changements de structure, les bouleversements inutiles, les grandes promesses.»
Alors? J'ai été en partie rassuré hier matin par le ministre de la Santé Christian Dubé qui a soutenu que la décentralisation dont il est question ne relevait pas d'«une question de structure», mais d'une «question de culture».
Je vous entends dire: «Ça ne lui en prend pas beaucoup, à ce chroniqueur, pour être rassuré.»
Attention, j'ai bien écrit «en partie». Car M. Dubé a précisé sa pensée: en parlant de culture, il référait à une gestion «locale».
Il donna deux exemples:
Il n’est plus nécessaire de recourir à des ouvriers de sept métiers différents pour changer une porte dans une école, se réjouit le ministre Jean Boulet, qui n’anticipe pas de grogne sur les chantiers après sa réforme de la construction. Mais déjà, les opérateurs de machinerie lourde sont «en colère».