Santé et sécurité au travail: la réforme de Québec adoptée
TVA Nouvelles
Le gouvernement Legault a fait adopter jeudi sa controversée réforme du régime de santé et sécurité au travail, dont l’ancienne version datait de plusieurs décennies, même si les trois partis d’opposition ont voté contre.
Malgré la main tendue du ministre du Travail, Jean Boulet, ses opposants ont souligné d’importantes lacunes au projet de loi, malgré les nombreuses modifications qui y ont été apportées au fil des travaux parlementaires.
Majoritaire au Salon bleu, la Coalition avenir Québec pouvait tout de même procéder à son adoption.
«On a fait ça pour les travailleuses et les travailleurs, pas seulement pour les syndicats et les employeurs, a expliqué le ministre du Travail, Jean Boulet, en entrevue. C’est sûr qu’on voit des fois des insatisfactions, mais c’est un projet ambitieux, qui est vraiment en profondeur.»
En 2019, 107 000 accidents de travail et maladies professionnelles ont été recensés au Québec, soit 260 par jour, et 190 décès sur des lieux de travail, a-t-il rappelé pour démontrer l’importance de moderniser le régime.
Jeudi, des syndicats et représentants de groupes civils ont encore une fois dénoncé la réforme qu’ils jugent «sexiste» puisqu’elle couvrira davantage d’hommes que de femmes selon leur analyse partagée dans plusieurs médias.
Dans un communiqué publié la veille, les grandes centrales syndicales du Québec ont dit avoir travaillé de «bonne foi à tous les travaux visant à améliorer la santé et sécurité des travailleurs», mais que «ce qui est sur la table étant nettement insuffisant».
Le porte-parole de l’opposition officielle en matière travail et d’emploi, Monsef Derraji, a pour sa part reproché au projet de loi de mettre trop de responsabilités entre les mains de la CNESST «dans un contexte où l'on constate un grave manque d'efficacité au sein de l'organisme».
«Tant les employeurs que les syndicats craignent que sa mise en œuvre, telle que présentée, risque de dégrader les relations de travail et de coûter cher», fait-il valoir.
Il n’est plus nécessaire de recourir à des ouvriers de sept métiers différents pour changer une porte dans une école, se réjouit le ministre Jean Boulet, qui n’anticipe pas de grogne sur les chantiers après sa réforme de la construction. Mais déjà, les opérateurs de machinerie lourde sont «en colère».