Repenser l’accompagnement des femmes autochtones enceintes
Radio-Canada
Il ne suffit pas d’ajouter une touche autochtone dans une clinique de périnatalité pour que les femmes anichinabées et cries s’y sentent à l’aise. À Val-d’Or, on va bien plus loin. On repense la natalité et le parcours de ces femmes pour leur apporter le meilleur soutien possible. Celui auquel elles ont droit.
Quand il procède à un accouchement, le Dr Steve Ballou n’a pas forcément les mains prêtes à accueillir le nouveau-né. Il se tient plutôt en retrait et observe. C’est le père, la tante ou la grand-mère de la maman qui va donner la vie à l’enfant qui s’active.
Le Dr Ballou laisse les choses se faire naturellement, mais il se tient prêt à intervenir au besoin. Il a une vision moins médicale de l’acte d’accoucher, plus naturelle, indique Chantal Paradis, l’infirmière avec laquelle il travaille à la clinique de périnatalité du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or (CAAVD).
Avec le temps, il est devenu plus qu’un simple médecin pour ces femmes. Il est presque un membre de leur famille. Quand je fais une suggestion ou une recommandation, ça ne vient pas d’un étranger, dit-il.
Et si le Dr Ballou a réussi à se faire accepter, c’est parce qu’il sait comment parler aux patientes autochtones après ses 40 ans de pratique en médecine familiale. J’essaye de faire des farces, même si elles sont plates. J’essaye aussi de leur expliquer les choses avec des mots qu’elles comprennent et je m’assure ensuite qu’elles ont bien compris, détaille le médecin.
J’adapte mon langage, j’essaye de le rendre plus imagé, je résume, ajoute de son côté Mme Paradis, qui a travaillé auprès des membres de la communauté de Kitcisakik, dans la réserve faunique La Vérendrye.
L’accouchement, dans la culture autochtone, est aussi vu comme un événement très communautaire. Une dimension dont les médecins doivent absolument tenir compte.