Renvoi de chercheurs chinois : les conservateurs veulent faire saisir des documents
Radio-Canada
Les conservateurs ont finalement rejeté une proposition de compromis des libéraux pour résoudre un vieux différend concernant la divulgation de documents secrets liés au congédiement de deux scientifiques du laboratoire canadien qui a la plus haute cote de sécurité au pays.
Le leader parlementaire conservateur, Gérard Deltell, a déclaré mercredi que la proposition du gouvernement arrivait des mois trop tard.
Il a souligné qu'au cours de la session parlementaire précédente, l'Agence de la santé publique du Canada (Agence de la santé publique du CanadaASPC) avait ignoré plusieurs ordres d'un comité de la Chambre des communes et de la Chambre elle-même de produire des documents non caviardés qui pourraient faire la lumière sur le licenciement des scientifiques Xiangguo Qiu et de son mari, Keding Cheng.
La volonté du Parlement est claire et cela n'a pas changé, a déclaré Gérard Deltell aux Communes.
Les deux scientifiques ont été escortés hors du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg en juillet 2019, puis licenciés en janvier dernier.
M. Deltell demande plutôt au président de la Chambre, Anthony Rota, de déclarer que le gouvernement libéral a commis un outrage au Parlement lorsqu'il est allé devant les tribunaux en juin dernier pour empêcher la divulgation de documents de l'Agence de la santé publique du Canada (Agence de la santé publique du CanadaASPC) concernant le congédiement des scientifiques.
Si M. Rota l'autorise, les conservateurs ont l'intention de présenter en Chambre une motion, appuyée par d'autres partis d'opposition, pour qu'un mandat soit lancé afin de saisir les documents en question.
Le leader du gouvernement libéral en Chambre, Mark Holland, avait proposé la semaine dernière un compromis : créer un comité spécial multipartite pour examiner les documents secrets. Trois ex-juges auraient auparavant déterminé ce qui peut être rendu public sans compromettre la sécurité nationale.
Mark Holland a fait valoir que l'ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper avait adopté un processus similaire en 2010 pour permettre aux députés de voir des documents non caviardés liés au prétendu traitement abusif des détenus remis aux autorités afghanes par l'armée canadienne.