Refus d’une professeure de porter un micro : un ex-étudiant a gain de cause
Radio-Canada
Un ancien étudiant de l’Université Memorial qui a contesté le refus d’une professeure de porter un microphone en classe il y a sept ans obtient gain de cause devant la Commission des droits de la personne de Terre-Neuve-et-Labrador.
William Sears, une personne malentendante, avait abandonné un cours d’histoire en 2015 parce que la professeure Ranee Panjabi lui avait dit qu’elle ne pouvait pas porter un émetteur FM pour des raisons religieuses, selon un arbitre nommé par la Commission.
L’Université savait ou aurait dû savoir que ces deux personnes risquaient d’avoir un désaccord sur la question de l’accommodement et elle n’a pas suffisamment agi pour éviter cela, explique l’arbitre Brodie Gallant dans sa décision.
Me Gallant souligne que la professeure occupait une position d’autorité et qu’elle a empêché l'étudiant d’avoir accès au cours.
En fin de compte, M. Sears a quitté la salle du cours dans l’embarras et l’humiliation. Il me semble clair qu’il a été profondément touché par cet incident et qu’il ressent toujours aujourd’hui de fortes émotions découlant de l’événement, affirme Me Gallant.
Me Gallant accorde un dédommagement de 10 000 $ à William Sears.
L’Université Memorial porte la décision en appel devant la Cour suprême de Terre-Neuve-et-Labrador. Elle espère la faire invalider et éviter de payer ce dédommagement.
L’Université estime que l’arbitre a commis des erreurs de droit en analysant les faits, explique le porte-parole David Sorensen. Il ajoute que l’Université s’engage toujours à offrir des programmes et des services accessibles aux étudiants ayant un handicap.
L’Université juge que l’arbitre a insuffisamment tenu compte de son obligation d’équilibrer des droits opposés et du fait qu’elle a agi de bonne foi.