Quand la statue décapitée de John A. Macdonald s’affiche pour un festival
Radio-Canada
La statue déboulonnée et décapitée de John A. Macdonald, objet de dissensions politiques, a trouvé une nouvelle place : elle figure comme représentation artistique et politique sur la nouvelle affiche du Festival international Présence autochtone, qui célèbrera sa 33e édition cet été.
Le 2 mai, l'événement culturel montréalais a dévoilé sa nouvelle affiche, une commande de son directeur artistique André Dudemaine passée à des graphistes professionnels pour revamper la marque visuelle du festival.
L'affiche conçue par Mathieu Bergeron illustre un jeune planchiste autochtone jouant du tambour devant la statue décapitée.
Je trouvais qu'on avait une image trop sage, explique M. Dudemaine, alors qu'on demeure toujours liés à un mouvement de résistance et un mouvement anticolonial autochtone.
« Je voulais qu'on insiste sur ce côté rebelle. »
Devant les ruines d'un passé renversé, le planchiste symbolise la jeunesse, comme une figure allégorique, ajoute l'Innu d'origine, membre de la communauté de Mashteuiatsh.
Le choc des images exprime à la fois l'héritage d'une histoire tragique, celle des pensionnats, et la volonté de dépasser ce passé-là. Et c'est ce qu'on est en train de faire, affirme M. Dudemaine, en faisant référence au mouvement global de déboulonnage dans l'espace public de statues de certains grands hommes associés à la colonisation et à l'esclavage.
Le dévoilement de l'affiche, mardi, a été accompagné d'un communiqué explicatif : Le tambour à la main, [le jeune musicien] incarne la renaissance des cultures autochtones alors que tombent un à un les reliquats de l’époque ethnocidaire dont on commence enfin à s’extirper, peut-on lire.
John A. Macdonald est considéré comme l'un des principaux pères fondateurs de la Confédération canadienne. Au pouvoir de 1867 à 1873, et à nouveau de 1878 à 1891, il a établi le programme de pensionnats pour Autochtones et adopté la Loi sur les Indiens.