Primes pour les infirmières : l’annonce de Québec reçoit un accueil mitigé en Estrie
Radio-Canada
Le gouvernement de François Legault a présenté jeudi son plan pour combler la pénurie de main-d'œuvre qui frappe le réseau de la santé. La « petite révolution » proposée par le premier ministre passe notamment par des primes qui peuvent aller de 12 000 $ à 18 000 $ pour les infirmières à temps plein. En Estrie, la nouvelle a été accueillie de manière assez positive. Des infirmières indiquent toutefois souhaiter une amélioration de leurs conditions de travail, et non une simple augmentation salariale.
La présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) dans les Cantons-de-l’Est Sophie Séguin reste prudente, et dit attendre que les modalités des primes soient expliquées en détail.
La représentante syndicale doute que l’annonce de François Legault soit suffisante pour éliminer le temps supplémentaire obligatoire, qui a souvent été dénoncé dans la région au cours des derniers mois.
Le gouvernement a aussi annoncé des primes majorées de 3000 $ dans cinq régions où la pénurie est plus grave, soit l'Outaouais, l'Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Nord-du-Québec et la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Sophie Séguin aurait souhaité que l'Estrie soit incluse dans cette liste.
On n’a pas été nommés [en Estrie], et pourtant, on a des grosses problématiques.
On a eu plus de 430 départs depuis le début de juillet, incluant les départs à la retraite et les démissions. On a plus de 800 personnes en arrêt de travail, on a 400 postes vacants, donc on a entre 20 et 25 % de notre membership qui n’est pas là, ajoute-t-elle. Franchement, j’ai été déçue. Je suis contente pour les régions où il y avait aussi de grandes problématiques, mais j’aurais souhaité qu’on soit nommés.
Radio-Canada a discuté avec certaines infirmières visées par les nouvelles mesures. Elles espèrent que les primes feront une différence quand viendra le temps de recruter du personnel et de soulager la crise.