Premier débat des chefs : des étincelles, mais pas de grand gagnant
Radio-Canada
Qui a remporté le premier duel des chefs, qui s'est déroulé mardi à North Bay? Probablement personne.
Peut-être Doug Ford, mais seulement parce qu'il n'a pas fait de gaffe.
Soyons francs : la plupart des Ontariens n’ont pas vraiment porté attention à la campagne jusqu’ici. Le Nord de l’Ontario, où le débat était organisé, ne compte qu’un poignée de circonscriptions provinciales. Ce n’est pas là que l’élection va se jouer.
Mais il y avait un risque pour M. Ford, durant ce tête-à-tête, que les autres chefs ont tenté d’exploiter.
M. Ford ne manie pas l’art de la rhétorique. Il s’enfarge en lisant ses notes préparées. Et lorsqu'il improvise, ses stratèges retiennent leur souffle parce que le chef est un électron libre.
Lors de la dernière campagne, M. Ford avait tiré à boulets rouges sur ses adversaires dans les débats, et pas toujours de manière élégante. Ses commentaires incisifs sur le joli sourire de Kathleen Wynne avaient fait sourciller.
Quatre ans plus tard, M. Ford a un bilan à défendre et une nouvelle image à maintenir. Il est favori dans les sondages et sa campagne est adaptée en conséquence : ses points de presse sont courts et peu nombreux. Pas surprenant qu'il ait quitté après le débat, alors que ses adversaires répondaient aux questions des médias.
Durant les échanges, le chef progressiste-conservateur est resté calme, la plupart du temps. Lorsque les autres chefs s’attaquaient entre eux, il s’effaçait complètement (et fermait même parfois les yeux!). Il s’en est tenu à ses slogans et à ses messages clés sur son budget.
Des phrases simples, du genre : Nous n'avons pas besoin de plus d’impôts, nous avons besoin de plus de gens qui paient de l’impôt. Les autres leaders l’ont écorché tout de même, mais auraient pu mieux profiter du fait qu'il ne semblait pas maîtriser tous ses dossiers en profondeur. Il lisait certaines de ses réponses mot pour mot.