Pas de droit de veto des Autochtones sur les coupes de bois, dit Lafrenière
Radio-Canada
Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs et le ministre responsable des Affaires autochtones du Québec reconnaissent que le processus de consultation des peuples autochtones est un « réel enjeu » et qu’il faut « innover ». Le gouvernement travaillerait d’ailleurs actuellement à revoir les mécanismes de consultation pour les coupes forestières. Or, le ministre Lafrenière souligne que les Autochtones n'ont pas pour autant un « un droit de veto » sur les coupes de bois.
Les ministres réagissaient à l’annonce de la communauté de Manawan, appuyée par le Conseil de la Nation Atikamekw, d’imposer un moratoire sur les coupes forestières, reprochant le non-respect des droits autochtones par les entreprises forestières et des consultations bidons, qui ne sont ni libres, ni éclairées.
Ils réagissaient aussi aux témoignages de nombreux chefs de territoire des trois communautés atikamekw qui ont raconté leur ras-le-bol à propos des coupes forestières dans un reportage d’Espaces autochtones.
Quand on parle de consultation, on est dû pour innover, aussi donc moderniser nos façons de faire, car au Québec, c’est un enjeu réel!
Ian Lafrenière a néanmoins nuancé sa position en précisant qu’il ne fallait pas aller d’un extrême à l’autre. On ne veut pas de consultation à la va-vite, mais ce n’est pas un droit de veto non plus. Donc il faut bien consulter les Premières Nations, prendre en compte leur réalité et c’est ce qu’on veut faire.
On doit certainement être obligé de revoir le mécanisme des tables de gestion intégrée des ressources et du territoire (TLGIRT) car ça semble toujours susciter des réactions, a assuré de son côté le ministre des Forêts, Pierre Dufour.
Le ministre a la responsabilité d’élaborer la planification forestière en collaboration avec ces tables qui ont pour but d’assurer une prise en compte des intérêts et des préoccupations de tous ceux concernés par les activités d’aménagement forestier sur le territoire public.
Le ministre Pierre Dufour a d’ailleurs assuré travailler actuellement à revoir la structure et les mécanismes des consultations afin d’en assurer une efficacité et une adhésion accrue de tous les participants. Ce qu'a salué son collègue.
L’outil est en soi intéressant, mais est-il bien utilisé? Est-ce qu’on comprend bien ce qu’on doit dire à ces tables? Est-ce qu’on a les bons interlocuteurs autour de ces tables?, se questionne le ministre Pierre Dufour, qui ajoute que son cabinet se penche sur ce sujet.