Optimisme prudent à l’issue d’une rencontre à l’Élysée dans l'affaire Rivoire
Radio-Canada
Un groupe de défense de victimes de pédophilie, Be Brave France, a été reçu à l'Élysée le 6 mars par le conseiller juridique du président français, Xavier Ronsin, pour demander l'extradition du père Johannes Rivoire.
Cette rencontre de plus d’une heure a été demandée par le groupe, qui se décrit comme un mouvement international rassemblant des survivants d'inceste et de violence sexuelle dans leur enfance .
« Aujourd'hui, ce qu'on demande, ni plus ni moins, c'est la justice pour les victimes, la justice pour les Inuit. »
La France refuse d'extrader le prêtre Johannes Rivoire, accusé au Canada d'avoir agressé des enfants inuit dans les années 1960 et 1970.
Les arguments en faveur de son extradition ont été réitérés lors de cette rencontre, à laquelle a assisté l’avocate de l'organisme de défense des Inuit, Nunavut Tunngavik Incorporated, Nadia Debbache.
Je pense qu’il [le conseiller juridique] a pris note des différentes difficultés que posait ce dossier [...]. Justement, sur cette question de la prescription, notamment en France, qui fait qu’aujourd'hui, Johannes Rivoire ne peut pas être jugé aujourd'hui sur le territoire français, dit-elle.
Selon le droit français, le délai de prescription entre les événements allégués et le dépôt des accusations est trop grand. Au Canada, de tels délais de prescription ne s’appliquent pas en matière d’agression sexuelle.
Lors de cette rencontre, le cofondateur de Be Brave France Arnaud Gallais a aussi insisté sur le fait que la France ne peut pas servir de refuge à des agresseurs d'enfants. Emmanuel Macron, quand il était candidat, a dit qu'il voulait que les choses changent en matière de pédocriminalité. J’ai demandé aujourd'hui à l'Élysée qu'il passe de la parole aux actes, dit Arnaud Gallais.
Pour le moment, rien n’indique que la France pourrait revoir sa décision. Mais le conseiller juridique Xavier Ronsin a demandé aux requérants de déposer une nouvelle demande au ministère de la Justice, en développant davantage leurs arguments et le point de vue des victimes.