Manquement important à la sécurité lors du convoi des camionneurs, selon un expert
Radio-Canada
Un expert en sécurité et sous-commissaire à la GRC à la retraite estime qu’un manquement important à sécurité et un manque de préparation des autorités ont marqué le convoi des camionneurs en février dernier, comme l’ont dévoilé des centaines de pages d’échanges révélées par Radio-Canada lundi.
L'ancien sous-commissaire à la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Pierre-Yves Bourduas, estime qu'il est évident, d'après les courriels entre la Commission de la capitale nationale (CCN), le Service de police et la Ville d'Ottawa, que la communication a échoué.
« Ce qui m'a surpris un peu, c'est qu'il aurait dû y avoir ce qu'on appelle une préparation pour cet événement, c’est-à-dire que lorsque le convoi a quitté la Colombie-Britannique, les autorités auraient dû se préparer et s'assurer que les domaines de responsabilité soient respectés avec un seul point d'imputabilité. »
Il ajoute que le fait que la manifestation se déroulait en partie sur la propriété de la CCNCommission de la capitale nationale a ajouté un degré de complexité aux opérations des forces de l'ordre et créé une confusion entourant les pouvoirs juridictionnels.
Selon lui, le protocole est clair et l’intervention des autorités a pris trop de temps à s’effectuer.
Le sous-commissaire à la retraite estime que le Service de police d’Ottawa a déjà appris de ses erreurs, alors qu’il a su mieux contrôler la manifestation de motocycliste Rolling Thunder qui était de passage dans la capitale le 29 avril.
Il souhaiterait toutefois voir des mises en situation effectuées par les organismes en cause.
On appelle ça un tabletop exercise. C'est-à-dire une pratique pour s'assurer, dans un scénario comme ça, que les gens comprennent bien leur rôle pour pouvoir mieux gérer une occupation prochaine qui va sûrement survenir au cours des prochains mois, sinon des prochaines années.
Le regroupement citoyen Horizon Ottawa se dit choqué par ces révélations, sans toutefois être surpris par les nombreux problèmes de communication et de confusion dévoilés dans notre enquête.