Manipulation, oppression financière : la face cachée de l’église de Paul Mukendi
Radio-Canada
Il se présente comme « un homme de foi » qui « détient la clé du réveil spirituel » et qui a fondé « l’église de référence » dans la capitale. Mais le révérend Paul Mukendi est-il vraiment celui qu’il prétend être? D’ex-fidèles, encore marqués par l’« arnaque » dont ils ont été victimes, lèvent le voile sur la face cachée de son culte.
Situé sur le boulevard Pierre-Bertrand, à Québec, le Centre évangélique Parole de vie n’a rien de flamboyant. Peu de détails laissent croire que le petit bâtiment fait de brique brunâtre et de tôle beige est un lieu de prière chrétien, hormis le logo surplombant les fenêtres de la façade : une colombe.
Mais ce symbole n’est qu’un écran de fumée aux yeux de certains. Ça ne vaut pas la peine d’aller à l'église de Mukendi parce qu'il n'apporte pas un message de paix, prévient Julia (nom fictif), 33 ans, une ex-fidèle qui s’est confiée à Radio-Canada sous le couvert de l’anonymat.
Julia ne fait pas référence à l’agression sexuelle sur une mineure dont le pasteur de 44 ans a été reconnu coupable, ni à ses démêlés avec la DPJ. Elle ne fait pas référence non plus au discours qui pourfend le système de justice canadien, ni aux fraudes fiscales dont il a été accusé.
Julia fait plutôt référence aux pratiques quotidiennes de Paul Mukendi, au sein de son église qu’elle a fréquentée en 2013 et 2014. Au départ, l’intégration semblait prometteuse pour cette jeune immigrante africaine, qui était alors étudiante.
Je suis née dans une famille chrétienne. Quand on est loin de nos parents, on veut essayer de faire un peu ce que nos parents faisaient.
La lune de miel a vite fait place au doute. La question de l’argent était omniprésente au sein de l’église, selon Julia. Certes, il y avait les offrandes du dimanche. Il y avait aussi la dîme, soit 10 % de son salaire, que Julia versait volontairement au Centre évangélique. Rien d’anormal pour elle jusque-là.