Les souvenirs des Francos de FouKi, Thierry Larose et Alexe Gaudreault
Radio-Canada
Jusqu’à samedi, les spectateurs et spectatrices des Francos de Montréal collectionnent les bons souvenirs : un groupe de musique attendu depuis longtemps, une scénographie particulièrement impressionnante, ou encore un soir d’été où tout semble parfait.
Ceux et celles qui font danser les foules gardent aussi en mémoire des moments marquants de ce grand rendez-vous de la musique francophone. Des spectacles vécus sur scène… ou dans l’assistance.
Les chroniqueuses culturelles Catherine Richer et Ariane Cipriani ont demandé à six artistes en concert cette année de nous raconter leurs meilleurs souvenirs des Francos.
C’était vraiment incroyable. Claude Bégin arrivait du milieu de la foule pour rentrer sur le stage. Les gars faisaient des pyramides humaines, des push ups pendant 5 minutes. Ce n’était pas qu’un spectacle de musique, c’était un spectacle en tant que tel. C’était un party. Ça m’a inspiré sur ma façon de performer en spectacle, de lâcher mon fou et de juste avoir du fun.
Mon père nous a amenés, ma sœur et moi, aux Francos quand on était jeune. C’est là que j’ai découvert plusieurs artistes d’ici. Le jour où je suis allé à un concert seul, sans mes parents, c’était pour voir Dead Obies à la Place des festivals en 2018. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser au rap. Je pense que c’est relié au fait que j’aime la musique d’ici, et que j’en consomme. Donc c’est vraiment très cool, symboliquement, de pouvoir jouer aux Francos.
Je me souviens être allé voir mes amis du groupe Zen Bamboo faire leur spectacle quand j’ai déménagé à Montréal en 2018. Ça m’avait marqué. C’est réglé au quart de tour les Francos, et en jeunes voyous qu’ils étaient, ils ont continué à jouer au-delà du temps. Ils se sont fait couper le son, mais ont continué à jouer quand même, et les gens sont restés. Je me souviens que j’avais trouvé ça écœurant.
C’était tellement un beau show. Elle était même allée jouer du drum en plus. Moi, je la trouve tellement hot, Ariane. J’ai toujours aimé sa musique [...], mais je ne sais pas, ça faisait un petit bout que je ne l'avais pas écouté, et je me suis ramassé aux Francos comme ça, dans le temps où je n’étais pas encore maman et que j’avais une vie sociale, et j’avais vraiment pogné de quoi.
Je me souviens du regretté Spectrum, une grande salle à Place des Arts [fermée en 2007] qui était très belle, car elle avait un grand plafond avec des petites lumières imitant des étoiles. Ça donnait un petit côté cosmique. On avait presque l’impression de chanter sous une nuit étoilée. Je me revois dans les loges en train de mettre mon costume doré, mes chaussures blanches… j’ai fait beaucoup de concerts là-bas.
Je me promenais avec ma mère aux Francos. Je me suis arrêté devant une petite scène, et je me suis retourné vers elle pour lui dire : je me verrais vraiment faire ça, dans pas si longtemps que ça. J’ai vraiment eu un flash à ce moment-là. C’est fou, car c’est ça qui arrive, six ans plus tard. Je me réveille d’un beau rêve. Ou plutôt, je suis encore dans un beau rêve.