Les pêches pourront-elles s’adapter au réchauffement des eaux?
Radio-Canada
Les communautés de pêche du sud-ouest du Nouveau-Brunswick tentent de comprendre comment se préparer à l’avenir dans le contexte du changement climatique.
Un record de la température des eaux de surface du golfe du Maine a été noté en août 2012. Puis, en 2018, la température de ces eaux était supérieure à la normale presque chaque mois de l’année.
Des scientifiques viennent de publier des données sur l’automne le plus chaud depuis 1982. Du 1er septembre au 30 novembre 2021, la température moyenne des eaux de surface du golfe du Maine était de 15,5 degrés Celsius.
C’est environ 3 degrés de plus que la normale et c’est considérable, souligne Dave Reidmiller, directeur du centre climatique du Gulf of Maine Institute, aux États-Unis.
Dave Reidmiller compare les effets du réchauffement des eaux dans l'océan à celui d’une fièvre dans le corps humain. On commence par ressentir un malaise, mais si la fièvre est trop forte des systèmes cessent de fonctionner, dit-il.
Les eaux du golfe du Maine se réchauffent plus vite que 99 % des océans dans le monde parce qu’elles sont relativement peu profondes, explique M. Reidmiller. Le courant chaud provenant des tropiques a ralenti, ce qui permet à ces eaux de gagner les environs du banc Georges et du golfe du Maine, ajoute-t-il.
La baie de Fundy est aussi touchée. Des relevés mensuels indiquent que la température des eaux près de St. Andrews au Nouveau-Brunswick est supérieure à la normale de 1 à 2 degrés, précise un scientifique du ministère des Pêches et des Océans du Canada, David Hebert. Il dit croire que le réchauffement s’accélère et que c’est un peu inquiétant.
Les eaux du golfe du Maine en se réchauffant sont devenues idéales pour le homard ces dernières années, mais ce ne sera plus le cas si elles continuent de se réchauffer, souligne Kathy Mills, scientifique au Gulf of Maine Research Institute.
D’autres espèces, comme la morue et la plie, sont en déclin dans la région et on constate l’arrivée de nouvelles espèces, comme le calmar totam qui fréquentait jusque là des eaux au sud de Cape Cod, indique Mme Mills.