Les militaires veulent garder le pouvoir au Mali, accuse la CÉDÉAO
Radio-Canada
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO) a accusé vendredi la junte militaire au Mali de vouloir se maintenir au pouvoir pendant des années, conditionnant la levée des récentes sanctions à la tenue d'élections dans le pays.
Arrivés au pouvoir à la faveur d'un putsch en août 2020, les militaires ont révoqué leur engagement initial à organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la tête du pays.
Ils ont fait savoir qu'ils jugeaient nécessaires plusieurs années supplémentaires aux commandes de ce pays plongé depuis des années dans une grave crise sécuritaire et politique.
En réaction, la CÉDÉAO a infligé le 9 janvier une série de sévères sanctions diplomatiques et économiques à l'encontre du Mali.
Cette posture des Autorités de la Transition militaire laisse clairement entrevoir une volonté de se maintenir au pouvoir pendant une durée de plus de cinq ans, a déclaré vendredi la CÉDÉAO dans une lettre.
Les dirigeants ouest-africains ont dit attendre des autorités militaires maliennes un calendrier raisonnable et réaliste pour la tenue d'élections.
Les sanctions seront levées progressivement sur la base de ce chronogramme et de sa mise en œuvre diligente et satisfaisante, précise la lettre.
Cette lettre a été publiée le jour même où les dirigeants ouest-africains doivent tenir un sommet virtuel sur la situation au Burkina Faso, où des officiers de l'armée ont renversé lundi le président Roch Marc Christian Kaboré.
La CÉDÉAO a ordonné la fermeture des frontières du Mali avec ses États membres, un embargo sur les échanges commerciaux (hors produits de première nécessité) et les transactions financières, la suspension de ses aides financières et le gel des avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).