Les francophones moins représentés dans la haute fonction publique fédérale
Radio-Canada
Après les controverses linguistiques chez Air Canada et au Canadien National (CN), nous avons voulu voir comment le français se portait parmi les plus hauts fonctionnaires des ministères fédéraux. Le constat est sans équivoque : l’anglais est prédominant au sommet de la pyramide.
Parmi ceux qui occupent actuellement des postes de sous-ministres ou de sous-ministres délégués, une proportion de 81 %, donc plus de 4 sur 5, sont anglophones, selon des données obtenues par Radio-Canada. En contrepartie, 19 % des plus haut placés ont le français comme première langue officielle parlée.
Ce pourcentage de 19 % est inférieur au poids des francophones à travers le pays, qui frôle 23 %.
C’est surtout beaucoup moins que le poids des francophones dans la fonction publique en général, qui est de 31 %.
Comment expliquer une telle variation? Pourquoi les francophones sont-ils recrutés en grand nombre au départ, souvent parce qu’ils sont davantage bilingues, mais sont moins présents quand on arrive en haut de l’échelle?
Louis Lévesque, qui a été sous-ministre aux Affaires intergouvernementales, au Commerce international et à Transports Canada, trouve cet écart très préoccupant, d’autant qu’il se creuse vraiment à la dernière étape.
Selon les données obtenues par Radio-Canada, les cadres qui sont classés, dans la hiérarchie, juste en dessous des postes de sous-ministres et sous-ministres délégués sont à 28 % francophones.
Qu'est-ce qui fait que, d’un groupe représenté à 28 %, on tombe à l'échelle suivante à un groupe qui est représenté à 19 %? Ça, c'est la question, estime M. Lévesque.
Au gouvernement Trudeau, on se dit conscient qu’il y a un problème linguistique, mais on offre peu d’explications. Trop de cadres n’ont pas la capacité de superviser leurs employés dans la langue officielle de leur choix, écrit le bureau du premier ministre.