Les crevettes ne sont plus rentables pour l’usine de transformation de Matane
Radio-Canada
En raison du gel des prix au débarquement cette année pour les crevettes et de la diminution des stocks, l'usine matanaise Les Fruits de mer de l'Est-du-Québec se pose de sérieuses questions quant à l'avenir du petit crustacé dans sa production.
L'usine transforme la crevette depuis plus d'un demi-siècle. Son président, Jean-Pierre Chamberland, affirme que l'entreprise n’est pas nécessairement prête à abandonner complètement ce créneau.
« Il n'y a pas de rentabilité pour la crevette. Pas dans le marché actuel, pas avec le peu de ressources qu'on a. »
On ne voit pas d'augmentation des quotas par Pêches et Océans Canada. On ne voit pas la crevette reprendre le dessus. Alors, il va falloir qu'on se questionne beaucoup, qu’on se demande où on s’en va, estime-t-il.
Pour les responsables de l’usine, l’avenir réside dans la diversification des espèces transformées. Quatre millions de dollars ont été investis pour construire une section consacrée au homard. L’entreprise transforme également du crabe depuis quatre ans.
Celle-ci emploie une centaine de travailleurs étrangers et une soixantaine de Québécois. Elle pensait pouvoir faire grimper ses effectifs jusqu’à 300 personnes cette année. Mais la crevette n'y est pas. On n'a pas assez de volume de crevettes pour engager autant d’employés, se désole M. Chamberland.
Francine Leblanc travaille à l'usine depuis 50 ans. Elle a vécu les nombreux changements qu’il y a eu en peu de temps.
Moi, je travaillais sur la crevette. J’étais manuelle et là, je travaille avec des ordinateurs! Je n’étais pas habituée, je l’ai appris, raconte-t-elle.
Le siège social de l’usine de Matane est au Danemark. Malgré que la transformation de la crevette ne soit plus rentable, la cheffe de la direction danoise, Suzanne Arfelt Rajamand, assure que l’usine de Matane a un avenir au sein de Royal Greenland.