Le prochain film de Quentin Tarantino porterait sur une célèbre critique de cinéma
Radio-Canada
Réputé pour ses fictions pulpeuses dépeignant des femmes fortes qui n'ont pas froid aux yeux, Quentin Tarantino mettra en scène dans son prochain film une autre héroïne capable de semer la terreur; non pas cette fois dans le milieu interlope, mais dans celui bien plus docile du journalisme cinématographique.
Le célèbre cinéaste aurait en effet écrit un scénario inspiré de la vie de Pauline Kael, l’une des critiques les plus influentes de l’histoire du cinéma. C'est du moins ce qu'affirme mardi le Hollywood Reporter, qui dit se baser sur des sources fiables.
Intitulé provisoirement The Movie Critic, le projet sera soumis aux studios dès la semaine prochaine, tandis que le tournage est prévu pour cet automne.
D’après les sources du Hollywood Reporter, l’intrigue se déroulera dans le Los Angeles de la fin des années 1970. À cette époque, Pauline Kael, qui collaborait depuis une douzaine d’années déjà au prestigieux magazine The New Yorker, était consultante pour le studio Paramount. Un emploi qu’elle a accepté à la demande de l’acteur vedette Warren Beatty et qu’elle a assuré très brièvement.
Comme le précédent film de Quentin Tarantino, Il était une fois à Hollywood, qui avait comme point d’ancrage le destin tragique de l’actrice Sharon Tate, The Movie Critic abordera l’industrie du cinéma en se penchant sur une femme ayant marqué le 7e art à sa façon.
Pauline Kael était connue pour ses critiques érudites et à contre-courant de l'intelligentsia. Elle a fameusement pourfendu le manque d’imagination monumental de 2001 : L’Odyssée de l’espace, considéré comme l’un des plus grands chefs-d'œuvre du cinéma.
Quant à La mélodie du bonheur, un succès colossal qui a remporté l’Oscar du meilleur film en 1966, elle y voyait carrément un mensonge enduit de sucre que les gens semblent vouloir manger.
Au-delà de sa capacité à choquer les cinéphiles avec ses propos acerbes, Pauline Kael a aussi contribué à mettre en lumière des cinéastes aujourd’hui considérés comme incontournables, tels Martin Scorsese, Brian de Palma, Walter Hill et Robert Altman, mais qui à leurs débuts tentaient de se frayer un chemin avec des œuvres moins accessibles ou commerciales.
Le travail de ces réalisateurs est d’ailleurs décortiqué en détail dans le deuxième livre de Quentin Tarantino, Cinema Speculation, paru l’hiver dernier et dans lequel il cite Pauline Kael plus d'une vingtaine de fois.