Le déneigement d’autrefois s’invite sur des photos inédites de Québec
Radio-Canada
Mettre la main sur des photos inédites de Québec, c’est comme trouver un trésor. Imaginez tomber sur un album! Celui que vient de retracer une archiviste de BAnQ dans l’un de ses fonds, en plus d’offrir un précieux aperçu de l’hiver 1909-1910, permet une incursion inattendue dans une opération déneigement typique du temps!
L’album est assez petit : environ 20 centimètres par 30. Mais son contenu est inestimable. Sous la couverture de cuir noir, collées directement sur les pages, on découvre 141 photos montrant Québec sous la neige, dont plusieurs scènes magnifiques. Selon la technicienne en documentation Catherine Lavoie, il est probable qu’aucune n’ait jamais été diffusée à ce jour.
Légué par madame Avery Stanyar, une résidente du village de Buckingham, en Outaouais, l'album fait partie du fonds de la Literary and Historical Society of Quebec, qui s’était donné pour mission de documenter l’histoire de Québec au 19e siècle. Ses archives ont été confiées à BAnQ, en 1984.
Si l’on a de bonnes raisons de croire que les images remontent à l’hiver 1909-1910, on n’est sûr ni de leur date précise ni de l’identité du photographe. S'agit-il de madame Stanyar, ou plutôt de son époux, débarqué avec son appareil lors d’un séjour dans la capitale? Une chose est sûre : la ville était en plein déneigement quand les photos ont été prises!
Les banneaux à neige tirés par un cheval, en vedette sur plusieurs des images, prouvent qu’en 200 ans, la façon de déneiger n’a guère changé à Québec : une bonne pelle, une grosse dose de courage et un modeste attelage faisaient l’affaire.
On comprend que le déneigement pouvait s’étirer sur près d’une semaine après chaque tempête, avec la différence qu’à l’époque, les gens faisaient preuve de beaucoup de compréhension envers les déneigeurs. Leur travail semblait plutôt héroïque!
Parmi les nombreux dépôts à neige de la ville, on en trouvait un situé le long des fortifications, directement sur les plaines d’Abraham. Délimité par de modestes barrières de bois, le secteur tenait plus de la campagne que du parc urbain à l’époque.
La neige avait beau tomber, il en fallait plus pour décourager les piétons, prompts à se lancer dans les rues sitôt la tempête calmée. Les pelleteurs embauchés par la ville s’occupaient des trottoirs et des abords des maisons en priorité. Les artères les plus passantes faisaient toutes partie de leur liste, à commencer par celles où passait le tramway.
Leur travail n’était pas de tout repos. Lors d’une grosse tempête survenue en 1902, la neige était montée jusqu’aux enseignes des commerces de la rue Saint-Jean, ce qui avait obligé les pelleteurs à creuser une tranchée pour permettre aux commerçants de s’y rendre.