Le bas de laine est-il assez performant pour les Québécois?
Radio-Canada
Le bas de laine des Québécois est-il en mesure de générer suffisamment de rendement pour ses déposants? Une étude publiée aujourd’hui conclut que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pâtit de la comparaison avec les autres principales caisses de retraite au Canada, une analyse vigoureusement rejetée par l’institution.
Le rapport a été rédigé par le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal qui s’était déjà penché sur l’efficacité d’autres sociétés d’État comme la SAQ, Loto-Québec et Hydro-Québec.
Cette fois-ci, l’équipe de l’économiste Robert Gagné a évalué la performance de la Caisse de dépôt et placement et a comparé ses résultats avec d’autres gestionnaires de caisses de retraite.
Si le centre constate que l’institution arbitre parfaitement son double mandat confié il y a plus de 50 ans – soit de stimuler le développement économique et de générer du rendement – il conclut aussi que la Caisse ne l’assume pas de manière particulièrement efficace.
L’affirmation peut surprendre lorsqu’on regarde les résultats de la Caisse de dépôt. Car depuis la débâcle de 2008 et ses pertes enregistrées notamment en raison du papier commercial adossé à des actifs (PCAA), la CDPQ a cumulé un rendement impressionnant (l’actif a plus que triplé avec un rendement moyen de 9,5 %), est-il écrit dans le rapport.
Mais les économistes constatent que ce rendement s’avère relativement faible lorsqu’on le compare à celui des autres gestionnaires.
Utilisant différentes mesures de comparaison, la Caisse se positionne généralement en bas du classement des huit caisses de retraite notamment pour le rendement cumulatif entre 2008 et 2021 (6e), loin derrière le régime de retraite des employés du système de santé ontarien (le HOOPP).
Les chercheurs estiment aussi qu’entre 2008 et 2014, la CDPQ n’a pas dégagé de valeur ajoutée, ce qui signifie que ses gestionnaires ne sont pas parvenus à se démarquer de leurs indices de référence. Dans l’intervalle, les déposants ont donc obtenu un rendement équivalent à celui obtenu sur les marchés, conclut l’étude.
Les chercheurs se questionnent aussi sur la façon de calculer la performance de la Caisse à chaque année. L’institution se compare toujours aux indices de référence des secteurs dans lesquels elle investit.