La politique, un défi pour les candidats issus de la diversité
TVA Nouvelles
Bien que les barrières tombent peu à peu, la politique municipale reste encore un défi pour les candidats issus de la diversité. À l’approche des élections, certains tentent d’apporter leur contribution pour changer la donne.
«Pour moi, le saut en politique, ça a été de me dire que c’est un fantastique levier qu’on peut utiliser pour amplifier ce qu’on fait déjà sur le terrain», a confié Emilia Tamko, candidate pour Ensemble Montréal dans l’arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve.
Née en banlieue parisienne, de parents d’origines camerounaises, elle a immigré vers le Québec avec son conjoint afin que son fils n’ait pas à vivre ce qu’elle a dû affronter. Après quelques années dans la métropole, Mme Tamko a choisi de se lancer en politique municipale.
«Le gouvernement de proximité qu’est la municipalité m’a plus intéressé, puisque c’est l’environnement immédiat des gens qui conditionne leur état de santé», a expliqué Mme Tamko.
C’est aussi une des raisons qui a poussé Annick Senghor, qui se présente avec le Mouvement lavallois dans Saint-Vincent-de-Paul, à se lancer en politique. Après plus de 13 ans au Canada, Mme Senghor souhaite désormais redonner à la communauté.
Bien qu’elle soit née au Sénégal, son histoire débute dans la province. «Mon père est Sénégalais et ma mère est haïtienne, et ils se sont rencontrés ici. J’ai une histoire d’amour avec le Québec qui dépasse ma naissance», a-t-elle raconté.
Mme Senghor appréhende les inévitables commentaires négatifs à venir, et ce, malgré qu’elle estime être bien soutenue par son parti.
«Je ne suis pas quelqu’un qui baisse les bras. Je pense que je les affronterais. Il faut se mettre debout et prendre sa responsabilité personnelle, mais la société a aussi une responsabilité de dire non et de dénoncer», croit-elle.
Sacha-Wilky Merazil, lui, avait fait campagne à Montréal-Nord en 2017 avec l’équipe de Projet Montréal. Il préférait faire du porte-à-porte en journée, même si beaucoup étaient au travail, pour éviter les complications liées à ses origines haïtiennes et à sa couleur de peau.
Il n’est plus nécessaire de recourir à des ouvriers de sept métiers différents pour changer une porte dans une école, se réjouit le ministre Jean Boulet, qui n’anticipe pas de grogne sur les chantiers après sa réforme de la construction. Mais déjà, les opérateurs de machinerie lourde sont «en colère».