La police demande à la mafia de calmer le jeu
TVA Nouvelles
Les policiers de Montréal ont rencontré un influent mafieux du clan Rizzuto pour l’inciter à ramener le calme dans le nord-est de la ville, plombé par une vague de fusillades entre gangs de rue.
Davide Barberio, considéré comme le « boss de la rue » au sein de la mafia italienne, s’est fait passer le message qu’il devrait mettre de l’ordre dans le monde interlope du secteur de Rivière-des-Prairies, a appris notre Bureau d’enquête.
Les enquêteurs du SPVM ont effectué cette approche inusitée au cours des derniers jours, alors que l’explosion de violence par armes à feu soulève des préoccupations à l’hôtel de ville de Montréal et représente un enjeu majeur de la présente campagne électorale municipale.
Selon nos sources, leur message à Barberio vaut également pour son principal partenaire d’affaires, le mafioso notoire Marco Pizzi.
Barberio et Pizzi sont à la tête d’un des plus imposants groupes criminels de la métropole, selon des documents policiers auquel notre Bureau d’enquête a eu accès, ce qui leur donnerait la capacité d’intervenir pour calmer les tensions entre gangs de rue.
Leur organisation aurait la mainmise du marché des stupéfiants dans le quartier Rivière-des-Prairies, l’un des rares territoires sous le contrôle exclusif de la mafia à Montréal, où ce marché est dominé par les Hells Angels.
Auparavant, le secteur de Rivière-des-Prairies dans l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles était contrôlé par le mafioso Salvatore Scoppa, tué par balles dans un hôtel de Laval au printemps 2019.
Mais ce secteur de la ville est aussi l’un des plus touchés par la flambée de fusillades qu’on observe depuis deux ans.
En 2021, on y dénombre jusqu’à maintenant quatre meurtres et une quinzaine de fusillades. Dans certains cas, des balles perdues ont atteint des résidences de gens qui n’ont rien à voir avec ces conflits.
Il n’est plus nécessaire de recourir à des ouvriers de sept métiers différents pour changer une porte dans une école, se réjouit le ministre Jean Boulet, qui n’anticipe pas de grogne sur les chantiers après sa réforme de la construction. Mais déjà, les opérateurs de machinerie lourde sont «en colère».