La nouvelle loi protégeant les animaux du Yukon fait sourciller des meneurs de chiens
Radio-Canada
À la mi-novembre, le gouvernement du Yukon a adopté une nouvelle loi sur la protection des animaux qui cherche à répondre à un manque de réglementation dans les petites communautés du territoire où le nombre de chiens errants prolifère. Certains meneurs de chiens déplorent cependant un manque de consultation.
Le besoin de moderniser la loi est venu d’un incident mortel survenu en 2015. Un résident de la communauté de Ross River, au sud-est de Faro, a été retrouvé mort après avoir été attaqué par des chiens errants, explique la cheffe du nouveau Parti démocratique du Yukon, Kate White.
Une seconde attaque violente est survenue en 2018 dans la même communauté. La victime avait alors été attaquée par un chien qui s'était libéré de sa chaîne et l'incident avait déclenché de nombreuses conversations au sein du gouvernement sur les problèmes de chiens errants.
« Lorsque c’est arrivé, on s’est rendu compte qu’au Yukon il n’y avait pas de loi qui pouvait aider la communauté de Ross River. »
C’est très important qu’on avance avec la Loi sur la protection des animaux pour beaucoup de raisons, mais aussi pour des communautés comme Ross River ou Pelly Crossing qui n’ont pas de conseil municipal. C’est pour eux qu’on a besoin de faire avancer ça, assure Kate White.
La nouvelle loi remplace la Loi sur la protection des animaux, la Loi sur les chiens et la Loi sur les fourrières. Elle possède des dispositions concernant les animaleries et les pensions, mais renforce également les pouvoirs des agents de la paix et limite la possibilité de laisser des animaux en liberté sur des terres publiques.
Ce sont principalement ces deux derniers points qui inquiètent le président de l’Association des meneurs de chiens du Yukon, Armin Johnson, qui déplore du même coup des consultations avec les meneurs de chiens qui ont été minimales.
[Dans la communauté des meneurs de chiens] il y a des gens qui entraînent leurs chiens à se promener sans laisse dans un environnement contrôlé, ce qui leur permet de prendre une pause et d’aller à la toilette, notamment sur la route, explique-t-il, craignant que cela soit considéré comme de l’errance et devienne répréhensible.
C’est également cette partie de la nouvelle loi qui inquiète le vice-président de l’Association des sports propulsés par des chiens, Nathaniel Hamlyn, qui représente autant les propriétaires d’un seul chien de compagnie que les grands chenils.