La modernisation du réseau de transport électrique cruciale pour la transition énergétique
Radio-Canada
À Matane, un panel sur la question du transport d'électricité haute tension s'est déroulé mercredi matin au Colloque des énergies renouvelables du Québec. C'est la première fois en 14 colloques que les experts se penchent sur cet enjeu, essentiel, selon eux, à la réussite de la transition énergétique.
Les experts présents à l'événement s’entendent tous sur ce constat : il importe de créer un réseau de transport flexible et fiable pour faciliter la croissance rapide des énergies renouvelables.
Selon le directeur général de Nergica, Frédéric Côté, il s'agit d'une priorité, pas seulement au Québec, mais aussi à l’international.
« La une de la revue britannique The Economist, ce printemps, mettait une image assez marquante où l’on disait : ''Maintenant, pour les gens qui sont soucieux de l'environnement, ce n’est plus les arbres qu'il faut embrasser, mais bien des pylônes''. »
Des pylônes, il faudra en construire rapidement, selon les experts.
Or, sur la carte présentée lors du dernier appel d’offres d’Hydro-Québec, aucun point de raccordement n'a été identifié pour d’éventuels projets éoliens à l’est de Rivière-du-Loup. On est en retard dans notre transition énergétique. Il y a un sentiment d'urgence. Quand on regarde les cibles de décarbonisation de la province, on est peut-être de 10 à 15 ans en retard, déplore Frédéric Côté.
Il explique que deux volets dans la question du transport de l'électricité coexistent.
Le premier est celui de l'interconnexion entre les réseaux provinciaux et nationaux. Encore aujourd'hui, c'est chaque État, chaque province qui planifie son réseau de transport [d’électricité]. Mais comme on l'a dit ce matin, le vent ne s'arrête pas à la frontière ni le soleil, explique-t-il. Le deuxième s'articule autour de l'augmentation du nombre de lignes de transport. Les experts s'entendent pour dire que le Québec est très en retard sur les États-Unis.
C’est tellement gros ce qui se passe aux États-Unis qu'on se rend compte qu’il faut bouger vite au Canada, affirme le directeur général de l’Alliance de l’énergie de l’Est, Jean-François Thériault, qui faisait partie des panélistes.