La levée des restrictions au N.-B. aurait dû être moins hâtive, pense un expert
Radio-Canada
Le spécialiste en virologie, Benoît Barbeau, ne mâche pas ses mots quand il dit que le gouvernement du Nouveau-Brunswick a levé toutes ses mesures sanitaires trop hâtivement. En juillet, alors que le variant Delta était déjà bien établi au pays – la province ne faisait pas exception – les élus auraient assurément gagné à jouer la carte de la vigilance.
On aurait dû attendre le retour en classe des élèves avant d’enlever les restrictions. Et elles auraient dû être retirées progressivement, signale le professeur du département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Il maintient que le succès de la campagne vaccinale ne devait pas précipiter la décision d’abandonner l’ensemble des gestes barrières, incluant le port du masque et la distanciation physique. Enlever les mesures sanitaires revient un peu à dire qu’on enlève notre deuxième approche de protection, déclare Benoît Barbeau. Et le variant Delta n’attendait que ça.
C’est d’ailleurs ce qu’on l’on constate actuellement en Alberta et en Saskatchewan. En Alberta, toutes les mesures sanitaires avaient été retirées au début du mois de juillet. Face à une pression inédite sur son système de santé dans les dernières semaines, le premier ministre Jason Kenney avait décrété à nouveau l’état d’urgence dans la province.
Ce n'est pas parce que la population est majoritairement vaccinée que les mesures barrières doivent être assouplies, croit-il.
Le virus peut alors plus facilement sauter d'une personne non vaccinée à une personne vaccinée.
Or, on veut que les vaccins continuent à faire leur travail– soit d’empêcher les hospitalisations – poursuit-il.