La France enverra sa ministre des Sports aux Jeux olympiques de Pékin
Radio-Canada
La France enverra sa ministre des Sports aux Jeux olympiques de Pékin, a annoncé dimanche son secrétaire d'État aux Affaires européennes, malgré des appels à boycotter diplomatiquement l'événement du fait du traitement infligé aux Ouïghours par la Chine.
Il y aura une présence de la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, sans doute pas à la cérémonie d'ouverture, mais pour soutenir nos athlètes à un moment pendant ces Jeux olympiques », a affirmé Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes sur la radio RTL.
La plupart des pays européens [...] ont la même stratégie d'avoir une présence nulle ou raisonnable, c'est-à-dire pas du niveau de chef d'État ou de gouvernement, à la cérémonie d'ouverture. Probablement pour nous, ce sera plus tard que la ministre déléguée aux Sports s'y rendra, a-t-il poursuivi.
Samedi, une tribune signée par deux candidats à la présidentielle d'avril en France appelait le gouvernement français à n'envoyer aucun représentant aux Jeux olympiques de Pékin. Personne ne doit aller en notre nom célébrer le régime des camps et des esclaves, affirmait ce texte.
Un boycottage diplomatique des Jeux fonctionne comme un pistolet à eau pour donner un signal ayant très peu d'impact, a estimé le secrétaire d'État français, qui privilégie d'autres mesures, bien plus efficaces ou puissantes.
Et de citer une proposition de loi européenne pour interdire tous les produits issus du travail forcé sur les marchés européens qui devrait être votée sous présidence française de l'Union européenne.
Ça, c'est directement concret pour dire aux Chinois non seulement notre mécontentement, mais qu'on arrête avec ces filières commerciales qui permettent le travail forcé des Ouïghours, a commenté Clément Beaune.
Le 20 janvier, l'Assemblée nationale française a adopté une résolution dénonçant le génocide des Ouïghours par la Chine, à l'instar de textes similaires adoptés aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou encore au Canada. Une décision qualifiée d'ingérence grossière dans les affaires intérieures chinoises par le ministère des Affaires étrangères de la Chine.
Des études occidentales, fondées sur des interprétations de documents officiels, des témoignages de victimes présumées et des extrapolations statistiques, accusent Pékin d'avoir interné dans des camps au moins un million de personnes, majoritairement ouïghoures, d'effectuer des stérilisations et avortements forcés ou encore d'imposer du travail forcé.