La destruction du barrage de Kakhova force l’évacuation de milliers d’Ukrainiens
Radio-Canada
La destruction partielle du barrage de Kakhovka lors de bombardements, dans le sud de l'Ukraine, a entraîné l'inondation mardi d'une vingtaine de localités, forçant l’évacuation d’au moins 17 000 civils dans les zones sous contrôle ukrainien.
Le barrage qui abrite une centrale hydroélectrique sur le fleuve Dniepr, dans le sud du pays, avait été pris par les forces russes dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine.
Endommagée par une puissante explosion dont s’accusent mutuellement les Russes et les Ukrainiens, l’installation a cédé mardi matin, laissant passer de grandes quantités d’eau qui ont inondé au moins 24 localités situées en aval, selon le ministère ukrainien de l’Intérieur.
Plus de 40 000 personnes risquent d'être en zones inondées. Les autorités ukrainiennes évacuent plus de 17 000 personnes. Malheureusement, plus de 25 000 civils se trouvent sur le territoire sous contrôle russe, a indiqué sur Twitter le procureur général ukrainien Andriï Kostine. Les forces d'occupation russes ont pour leur part indiqué avoir aussi commencé à évacuer 900 habitants dans au moins trois localités.
Selon l'opérateur ukrainien de la centrale, Ukrhydroenergo, le barrage a été complètement détruit.
À Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie d'avoir fait exploser une bombe sur le barrage après l'avoir miné.
Il est physiquement impossible de (le) faire sauter d'une manière ou d'une autre de l'extérieur, avec des bombardements, a expliqué le président Zelensky, contredisant la version de Moscou qui accuse de son côté les Ukrainiens d’avoir détruit l’ouvrage en le bombardant.
Selon le Kremlin, il s’agit d’un acte de sabotage délibéré des Ukrainiens alors que les autorités locales russes évoquaient plutôt de multiples frappes ukrainiennes sur le barrage.
Kiev croit au contraire que les Russes ont volontairement inondé la région située en aval de la centrale pour freiner la contre-offensive ukrainienne imminente dans le sud du pays pour chasser les forces russes des zones occupées.