La CPI enquête sur de possibles violations des droits de la personne au Venezuela
Radio-Canada
La Cour pénale internationale va ouvrir une enquête sur de possibles violations des droits de la personne au Venezuela lors de la répression des manifestations antipouvoirs de 2017, selon un mémorandum signé mercredi à Caracas entre le procureur de la CPI, Karim Khan, et le président vénézuélien, Nicolas Maduro.
Le procureur de la CPI a conclu l'examen préliminaire de la situation au Venezuela et a déterminé qu'il procède à l'ouverture d'une enquête pour établir la vérité [...] Les graves crimes commis [...] ne doivent pas rester impunis, selon le texte lu à la télévision nationale.
Alors que nous passons à cette nouvelle étape, de l'enquête préliminaire à l'enquête proprement dite, je demande à tout le monde de donner à mon équipe l'espace nécessaire à son travail, a déclaré le procureur Khan aux côtés du président Nicolas Maduro au palais présidentiel de Caracas.
L'enquête préliminaire ouverte depuis 2018 est une phase de filtrage, a rappelé le procureur, arrivé dimanche à Caracas.
Au moment où nous passons à une nouvelle phase [...] nous nous engageons à travailler de manière collaborative et indépendante [...] Nous ne sommes pas politiques. Nous sommes guidés par des principes d'égalité et l'État de droit, a-t-il assuré.
Le procureur a décidé de passer à la phase suivante pour chercher la vérité. Nous respectons sa décision même si [...] nous ne la partageons pas, a quant à lui déclaré le président Maduro.
Dans le mémorandum signé par les deux hommes, Caracas a fait mentionner que la république bolivarienne du Venezuela estime que les conditions pour passer de la phase préliminaire à la phase d'enquête ne sont pas remplies et qu'elle considère que les enquêtes doivent être réalisées dans le pays par les institutions nationales déjà existantes.
Le mémorandum précise qu'il n'y a pas de suspect identifié à ce stade.
Le leader de l'opposition, Juan Guaido, a quant à lui réagi sur Twitter en estimant que l'ouverture formelle d'une enquête pour crimes contre l'humanité par la CPI défend le droit à la justice qui a été refusé aux victimes et à leurs proches.