L’abstraction : un langage au-delà des mots
Radio-Canada
Les artistes Nikki Middlemiss et Peter Tucker présentent des oeuvres non figuratives dans le cadre de l'exposition Elevate & Holon à la Galerie d'art de Regina. Un atelier bilingue d'expérimentation artistique est également proposé le dimanche 20 mars.
« La transformation des matériaux est tellement importante pour ma pratique. »
Originaire de Regina, Nikki Middlemiss présente Elevate, une série de dessins de grand format. Un titre qui leur sied bien : le papier ondulé semble vouloir se détacher du mur, les formes géométriques évoquent la légèreté, l’aérodynamisme ou la fluidité de structures imaginaires.
Elle inflige à ses supports de papier des traitements abrasifs, ou bien elle les vaporise d’eau ou de peinture. En bouleversant son médium de cette façon, elle provoque des froissements, des ondulations, et d’autres textures qui rendent le papier méconnaissable.
Aux amateurs de tout acabit, Nikki Middlemiss offre un atelier bilingue intitulé Laissez vos matériaux vous guider avec Nikki Middlemiss. Le public est convié à expérimenter avec des papiers calques, de soie ou de vélin. On va essayer de faire différemment avec nos matériaux, souvent des matériaux qui se retrouvent à la maison, annonce l'artiste, enthousiaste.
Peter Tucker, un artiste de Moose Jaw, propose Holon, une sculpture suspendue composée de dizaines de petits morceaux de bois.
L’ensemble rappelle une nuée d'étourneaux, on y discerne presque l’émergence d’un mouvement. Peter Tucker indique d'ailleurs que le terme Holon signifie un groupe, comme un banc de poissons, qui se déplace comme une seule entité. Lors du vernissage, l’artiste aux origines mixtes confie qu’en ayant été adopté, il a toujours cherché à être entouré de pairs dans un tel mouvement collectif. Justement, il indique que chaque lamelle qui compose l’ensemble a été réalisée à la main. Elles sont composées d'essences de bois différentes, de cèdre, d'eucalyptus, de noyer, de cerisier, d'acajou, et d'ébène.
La commissaire Sandee Moore explique avoir choisi ces deux artistes, car formellement, leurs œuvres se font écho l'une à l'autre.
« Ils utilisent l'abstraction comme un langage pour exprimer ce que nous ne pouvons pas énoncer. »