Inflation : des ménages confrontés à des choix difficiles
Radio-Canada
L’inflation annuelle a grimpé à 5,1 % en janvier, franchissant le cap des 5 % pour la première fois en 30 ans. Cette hausse peut confronter les ménages à des choix difficiles, selon l’Association coopérative d’économie familiale de l’Estrie (ACEF).
Le prix de la nourriture frappe particulièrement les ménages à plus faible revenu. En 1980, le panier d’épicerie moyen coûtait 49 $, selon Statistique Canada. En 2021, il avait grimpé à 158 $, pour atteindre 164 $ en janvier 2022. Il s'agit de la plus forte croissance annuelle en 30 ans.
Depuis 20 ans, le prix des aliments monte d’ailleurs plus rapidement que l’indice des prix à la consommation, explique Sylvie Bonin, coordonnatrice pour l’Association coopérative d’économie familialeACEF.
Les gens dont le budget est déjà serré et qui ont déjà de la misère à payer leur loyer, la nourriture et l’essentiel se privent, vont à l’aide alimentaire, remarque-t-elle.
Selon Sylvie Bonin, le problème est exacerbé par le fait que le prix des logements et de l’essence a aussi augmenté dans les derniers mois, sans que les salaires suivent nécessairement.
Alors qu’en 20 ans, le salaire minimum a augmenté de 46 % au Québec, le prix de l’énergie, qui inclut l’essence, le chauffage et l’électricité a par exemple grimpé de 56 %, selon Statistique Canada.
Mme Bonin avance donc que les revenus devraient être augmentés.
« C’est certain qu’il faut jouer sur les revenus. Il faut que le salaire minimum augmente. »
Le responsable du programme économique à l’Université de Sherbrooke David Dupuis croit aussi qu'une hausse du salaire minimum représente un bon moyen d’atténuer les effets de l’inflation.