Faire un film sur la sexualité féminine quand on est un homme, selon Denis Côté
Radio-Canada
« Le cinéma, pour moi, c’est l’art d’avancer dans le noir ». Avec son film Un été comme ça, le réalisateur Denis Côté ne cherche pas à provoquer en s’attaquant au sujet de l’hypersexualité féminine, mais plutôt à surprendre et à poser des questions, sans toujours y répondre.
L'œuvre, qui a été présentée en première mondiale à la Berlinale, retrace l’histoire de trois femmes s’étant réfugiées en maison de repos pendant 26 jours afin de se confronter à leurs troubles sexuels et apprivoiser leurs démons intimes.
Geisha, Léonie et Eugénie, qui sont interprétées par les actrices Aude Mathieu, Larissa Corriveau et Laure Giappiconi, sont accompagnées d’un thérapeute allemand et d’un travailleur social bienveillant.
Le réalisateur le sait et l’assume : son film, que seul le public de la Berlinale a pu découvrir pour le moment, fera réagir.
Je sais déjà qu’il y a des gens qui vont dire : "non, je ne vais pas voir un film sur la sexualité des femmes fait par un homme blanc hétérosexuel. Je ne veux pas voir ça", dit-il.
Denis Côté, qui signe ici son quatorzième long métrage, revendique le droit de l’artiste de s'intéresser à l’autre. Ce droit, avertit-il, vient toutefois avec sa part de responsabilité.
Un été comme ça n'est pas seulement un film. C’est aussi le cheminement d’un homme qui fait un film, et qui essaie de ne pas se mettre au-dessus de la mêlée. Il s’agit de faire un film avec les femmes, pas un film sur les femmes, explique-t-il.
« J’entre dans un sujet que je ne connais pas. Ce n'est pas à moi, ça, la sexualité féminine. »
Le réalisateur s’est entouré de femmes tout au long du processus de réalisation.