Explosion du nombre de demandeurs d’asile à Sherbrooke
Radio-Canada
On les côtoie, mais sans le savoir. Les demandeurs d’asile ont été nombreux au cours des derniers mois à choisir Sherbrooke comme refuge. Une augmentation qui se fait sentir sur les bancs d’école comme au Service d’aide aux Néo-Canadiens de Sherbrooke (SANC). Aux premières loges pour les accueillir, l’organisme veut pouvoir en faire plus pour les aider. Surtout quand les permis de travail se font attendre.
L’année financière se termine à la fin du mois de juin au SANC. Mais déjà, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En date du 30 avril, ce sont 471 demandeurs d’asile qui ont cogné à ses portes. En 2021-2022, ils étaient 311.
On est à 350 % des cibles qu'on avait à atteindre au niveau de notre bailleur de fonds, le ministère de l'Immigration, Francisation et Intégration (MIFI), résume la directrice générale du SANC, Manon Couture.
Le SANC a toutefois les mains liées. Québec lui permet seulement d’offrir deux services aux demandeurs d’asile : une aide pour se trouver un logement et une séance d’informations sur les services gouvernementaux disponibles.
Pour le reste des services, ils doivent se rendre à Montréal, auprès du Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile, le PRAIDA. C’est lui qui a le mandat de répondre aux besoins des demandeurs d’asile sur le territoire du Québec. Sauf que la réalité, c'est que quand les gens arrivent ici et qu’ils cognent ici [...] ils ne vont pas souvent à Montréal pour le reste des services qu’ils pourraient avoir, plaide Mme Couture.
« On voit la détresse et on souhaite vraiment pouvoir en faire plus. [...] Pourquoi est-ce qu’ils n’auraient pas les mêmes services que les autres clientèles ? »
Le MIFI reconnaît que les pouvoirs des organismes régionaux, comme le SANC, sont limités. Avant d’élargir leur mandat ou de rehausser leur financement, le cabinet de la ministre Christine Fréchette dit vouloir étudier les effets de la fermeture du chemin Roxham, survenue à la fin du mois de mars.
À Sherbrooke, les demandeurs d’asile qui se sont présentés au SANC ont diminué en avril, soit 32 comparativement à 97 en mars.
José Martinez est l’un de ceux à avoir choisi Sherbrooke comme terre d’asile. Dans son minuscule appartement du centre-ville de Sherbrooke, il raconte ce qui l’a mené à demander l’asile au Canada : la persécution, les menaces, les craintes pour sa vie. Son ton calme et posé contraste avec son histoire.