Enbridge révise ses droits pipeliniers pour faire face à la concurrence de Trans Mountain
Radio-Canada
Enbridge a négocié une nouvelle entente de droits pipeliniers pour son réseau Mainline. L’entreprise calgarienne compte ainsi se prémunir contre les possibles baisses de revenus causées par la mise en service de l’oléoduc Trans Mountain et sa capacité augmentée.
Selon le président-directeur général de l’entreprise, Greg Ebel, l’entente approuvée par le conseil de direction a reçu un soutien incroyable de 37 groupes influents, dont des producteurs de pétrole, des raffineurs, des entreprises et des gouvernements.
L’entreprise tente d’obtenir une telle entente depuis le rejet de la possibilité de signer des contrats de service à long terme par la Régie de l’énergie du Canada, en novembre 2021.
Le réseau Mainline, le plus vaste réseau d’oléoducs au pays, détient environ 70 % de la capacité de transport de produits pétroliers par pipeline provenant de l’Ouest.
L’entente sur les droits pipeliniers couvre le transport à travers le réseau Mainline au Canada et aux États-Unis. Une fois approuvés par les autorités, les droits de transport seront établis jusqu’en 2028.
Si le pétrole coule à plein régime dans le réseau, la concurrence générée par le passage de la capacité du pipeline Trans Mountain de 590 000 barils à 890 000 barils par jour au début de l’année 2024 pourrait diluer les revenus d’Enbridge.
Le vice-président de l’entreprise et président de la division des pipelines, Colin Gruending, croit qu’à terme, le niveau d’utilisation du pipeline baissera, pour s’établir à environ 95 %. Il ajoute que l’entente permettra au réseau Mainline de tirer son épingle du jeu malgré la baisse de régime.
Les droits de [Trans Mountain] devraient être plus élevés, ce qui assurera que notre système est plus compétitif, explique-t-il.
Dans une note à ses clients, l’analyste Robert Kwan, de la Banque Royale, souligne que le nouveau régime de droits pipeliniers, qui inclut des incitatifs et des indicateurs de performances, protège Enbridge contre certains risques. Parmi ces risques, il compte notamment une perte significative liée à la mise en service de l’expansion de Trans Mountain.