
En fin de compte, on mange des souvenirs!
Le Journal de Montréal
Cette année, pour les fêtes, j’ai décidé de prendre un temps d’arrêt. Pas un petit arrêt de trois jours, mais un vrai. Deux semaines à La Havane, à Cuba, avec mes enfants. Quelque part dans mon inconscient, j’ai choisi une destination où, justement, le temps semble s’être arrêté. Dans ce pays où le développement économique se fait attendre, il n’y a pas de course folle. Pas d’agenda hyper rempli. Les Cubains, eux, avancent à un autre rythme. Et moi, je m’y suis coulée, un pas à la fois.
Imaginez ça: personne ne regarde son téléphone à table. Pas de scrolling frénétique entre deux bouchées. Ça m’a frappée dès le premier repas. Là-bas, WhatsApp sert juste à laisser un message avec une carte chargée de quelques données – et quand il n’y en a plus, eh bien, il faut la recharger et la recharger encore à coups de petits montants. Pas le choix, donc, on parle, on échange, on a le temps de regarder les gens dans les yeux et de regarder autour de soi. Et ça, je l’avoue, c’est un luxe dont je ne soupçonnais pas avoir tant besoin.
Mais s’il y avait peu d’internet, il y avait encore moins de ravitaillement. La Havane, c’est une ville où le superflu n’existe pas. Pourtant, on n’a jamais manqué de rien. Les Cubains, je vous le dis, savent tout faire. Ils dansent, chantent, jouent de la musique, sont gentils, cultivés... et ils cuisinent. Souvent les mêmes choses, mais toujours avec amour. Légumineuses (frijoles), riz brun (cuit avec l’eau des légumineuses, détail brillant que je retiens): simple, mais savoureux.
